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La vigueur de Sodel favorise la transmission à ses cadres
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La vigueur de Sodel favorise la transmission à ses cadres

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La société vosgienne d’installation électrique Sodel, basée à Saint-Dié-des-Vosges, enchaîne les chantiers de références et affiche une santé insolente : après une progression de 25% en 2018, puis de 10% en 2019, la PME pense à pérenniser son modèle.

Patrick Lecomte (à gauche), le président de Sodel, avec Dominique Mathieu, le directeur-général de la société — Photo : © Bertrand Jamot

Les voyants économiques de Sodel brillent d’un vert étincelant. La vigueur affichée par l’entreprise d’installation électrique fondée en 1948 à Saint-Dié-des-Vosges crée un terreau favorable à sa transmission. À ces fins, la famille Lecomte, actionnaire majoritaire, a conduit en septembre dernier une troisième opération de « leverage buy out ». Celle-ci ouvre la voie à une reprise progressive de la société par un holding de cadres dirigeants piloté par Dominique Mathieu, directeur-général de l’entreprise. Selon le modèle des LBO, l’organigramme du holding devrait être revu d’ici sept ans environ, date du départ en retraite de ce dernier. Pour Patrick Lecomte, président de Sodel, il s’agit de pérenniser un modèle de PME indépendante à taille humaine.

Les chiffres décrivent d’eux-mêmes la bonne santé de la société de 160 salariés. Sodel devrait voir son chiffre d'affaires grimper de 10 % en 2019 pour s’établir à 29 millions d’euros. En 2018, il avait progressé de 25 % et l’entreprise avait dégagé un résultat net de 1,1 million d’euros. « Nous bénéficions de la conjonction d’importantes opérations achevées sur nos deux derniers exercices », explique le directeur général Dominique Mathieu. L’entreprise a œuvré notamment sur le pôle hydraulique d’EDF (30 000 m²), achevé en septembre dernier à Grenoble ou encore le nouvel hôpital d’Épinal (58 000 m²) dont la livraison est attendue en 2020.

Sodel réalise l’essentiel de son activité dans le quart nord-est de la France dans les secteurs, tertiaire, industriel et de la santé. Elle fait actuellement une incursion en Belgique en sous-traitance du spécialiste allemand de la construction modulaire Cadolto qui y bâtit un hôpital. Pour ses chantiers, l’entreprise dispose de deux centres de travaux, l’un à Épinal, l’autre à Besançon et de deux agences à Nancy et Saint-Dié où sont localisés ses bureaux d’études.

Prestataire pour PSA

En concurrence avec les majors du BTP et de l’énergie, mais aussi des PME régionales, Sodel joue la carte de l’agilité. L’entreprise a fait le pari de l’intérim, plutôt que de la sous-traitance : « Nos chantiers sont pilotés par des encadrants salariés de Sodel et nous recrutons sur place des installateurs en intérim, ce qui représente 70 équivalents temps plein par an », précise Dominique Mathieu. Sodel mise également sur le numérique. Elle a notamment déployé il y a un an 70 tablettes de chantier équipées d’une application de la start-up messine BluePad. Sodel bouclera ce virage en lançant prochainement une plateforme de communication interne de management des équipes.

Enfin, l’entreprise a la particularité de réaliser 20 % de son chiffre d'affaires dans l’industrie : automatisme et réseaux électriques de bâtiments industriels. À ce titre, Sodel a travaillé sur quasiment l’ensemble des sites de production d’Opel, au lendemain de l’acquisition de la marque à l’éclair par PSA en 2017. Le service automatisme a mis en place les interfaces destinées à assurer la liaison entre les unités de production et les ordinateurs centraux du groupe. « Lors de la baisse d’activité dans le milieu industriel, nous avons pu conserver notre service automatisme en redéployant ses effectifs dans d’autres secteurs de l’entreprise », éclaire le directeur général.

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