Dans un contexte peu favorable aux levées de fonds, l’équipe d’Abby, start-up basée à Nancy, vient d’apporter la preuve de la pertinence de son modèle économique en bouclant un tour de table en amorçage pour un montant de 1,2 million d’euros. Nicolas Lespinasse, Benjamin Gardien, Corentin Allemand et Jérémy Dieuze, les quatre fondateurs de l’entreprise, qui développe une solution en ligne permettant aux indépendants de gérer les tâches administratives liées à leur activité, restent majoritaires.
"Nous restons les maîtres à bord", insiste Nicolas Lespinasse, le CEO d’Abby, qui préfère cependant rester discret à la fois sur la valorisation de son entreprise et sur la place réservée aux investisseurs au sein du capital de la start-up. "Nous avons eu le luxe de choisir, puisque nous avions 60 % d’intentions d’investissement en trop", se félicite le dirigeant.
40 000 utilisateurs
Le tour de table est mené par le réseau de business angels lorrain Yeast, accompagné par Tomcat Invest, le fonds Myrtus Venture et plusieurs investisseurs indépendants parmi lesquels Julien Tanguy, le directeur financier d’Edenred ou encore Jordan Chenevier-Truchet, co-fondateur de Bulldozer et spécialisé dans le développement rapide des start-up.
Depuis le lancement d’Abby, en avril 2021, les dirigeants de la start-up, qui emploie aujourd’hui 11 personnes, ont déjà rassemblé un total de 390 000 €, en deux tours : "C’était du pré-amorçage", souligne Nicolas Lespinasse. "Maintenant, nous allons pouvoir accélérer fort."
Revendiquant actuellement 40 000 utilisateurs, s’adressant aux 4,5 millions d’indépendants français, Abby enregistre actuellement "plusieurs centaines de nouveaux clients par mois", et s’appuie sur une croissance de l’activité moyenne sur les huit derniers mois de plus de 40 %, avec des pointes à "plus de 60 %, comme en janvier dernier", illustre le PDG d’Abby, qui ne dévoile pas le chiffre d’affaires réalisé par sa start-up.
Un modèle économique peaufiné
"Nous serons au point mort dès 2024", assure Nicolas Lespinasse, répondant avec cet objectif au critère d’évaluation numéro un des investisseurs. Avant de boucler la levée de fonds, l’équipe d’Abby a pris soin de peaufiner son modèle économique. Au lancement, la start-up proposait une application gratuite, complétée par des services payants. Aujourd’hui, Abby propose toujours une version gratuite, limitée dans les fonctionnalités, et incite ses clients à s’abonner à ses services, grâce à des forfaits commençant à 6 euros par mois, pour aller jusqu’à une version complète à 16 euros par mois.
Grâce à ses nouveaux moyens, dans l’année qui vient, l’équipe d’Abby veut multiplier sa base clients par 5, en mettant des moyens sur l’acquisition des clients. Ensuite, il faudra embaucher les compétences nécessaires : "Nous allons recruter d’ici la fin de l’année une dizaine de nouveaux collaborateurs, dans le développement, dans le support client ou encore le growth hacking (ou marketing de croissance, NDLR)", détaille Nicolas Lespinasse.
Troisième axe de travail, le produit : se présentant actuellement comme un outil en ligne, en mode Saas, capable de soulager les indépendants de tâches chronophages comme la comptabilité, la facturation mais aussi le suivi de production et les démarches administratives, la solution développée par Abby devra aller "beaucoup plus loin", estime Nicolas Lespinasse, en multipliant les services et les connexions avec d’autres outils. Un objectif qui s’appuie sur une communauté de 70 000 entrepreneurs indépendants rassemblés par l’équipe d’Abby, grâce à un forum en ligne ou encore un outil de partage de contenus.
