Début 2023, la scierie Ciolli, installée à Beaumont en Meurthe-et-Moselle, terminera le premier exercice complet avec sa nouvelle ligne de production à 2,5 millions d’euros. "Au total, sur l’année, nous allons scier 22 000 mètres cubes de bois", détaille Christophe Ciolli, dirigeant de l’entreprise familiale du même nom avec son frère Stéphane. "Mais nous pourrions facilement doubler ce volume, la demande est là", lâche le dirigeant.
Depuis sa mise en production, il y a un an, cette nouvelle ligne tourne grâce à une seule équipe, postée sur huit heures. "Le carnet de commandes nous permettrait de la faire tourner en deux huit, mais encore faudrait-il trouver une nouvelle équipe de cinq personnes", se désole Christophe Ciolli, qui va jusqu’à organiser des covoiturages pour permettre à ces employés de venir travailler à la scierie.
Un nouvel investissement de 600 000 euros
L’exercice 2022, qui sera bouclé au 31 mars 2023, devra permettre à la scierie familiale de retrouver son niveau d’activité d’avant crise du Covid, soit entre "5,5 et 6 millions d’euros de chiffre d’affaires", précise Christophe Ciolli. Un volume d’activité réalisé avec 18 salariés, contre "32 il y a encore quelques années, souligne le dirigeant de la scierie. Ce n’est pas de notre fait, nous n’avons pas voulu nous séparer du personnel. Le recrutement est aujourd’hui un véritable frein au développement. Aujourd’hui, si nous voulons maintenir nos volumes de production, nous sommes obligés de nous automatiser."
Lancé en 2020 avec la nouvelle ligne de sciage et de rabotage, le chantier de l’automatisation de l’outil de production de la scierie Ciolli s’est poursuivi avec un robot à 300 000 euros, qui cloue des palettes complètes en quelques secondes.
Les frères Ciolli ont décidé d’aller plus loin en 2023 avec "une nouvelle ligne de clouage et de fabrication de palettes, constituées de deux robots et d’un portique de clouage, pour un montant total de 600 000 euros", précise Christophe Ciolli. "Concrètement, les robots viennent pallier la pénurie de main-d’œuvre. Avec cet investissement, notre objectif n’est pas de faire de la croissance, mais de maintenir nos volumes de production."
Dans l’activité de la scierie, qui travaille à "30 voire 50 % à l’export", la fabrication de palettes, destinées notamment à l’industrie, reste minoritaire. "Mais la demande est là, il va falloir faire savoir à nos clients industriels que nous pouvons les accompagner", insiste Christophe Ciolli.
Autre chantier lié à la modernisation de la scierie, l’installation de panneaux photovoltaïques, pour un investissement total de 720 000 euros. Encore protégé pendant un an et demi par un contrat de fourniture d’électricité signé avant l’explosion des tarifs, le dirigeant sait qu’il est "nécessaire d’investir pour compenser les effets de l’augmentation des prix de l'énergie sur les résultats". La scierie compte remplacer jusqu’à 30 % de sa consommation avec les panneaux solaires. La production du premier mégawattheure, prévu pour 2023, a été retardée : "Le service d'incendie et de secours nous a demandé de prévoir une réserve d'eau de 300 m3", détaille Christophe Ciolli, qui va devoir débourser 20 000 euros supplémentaires pour cette cuve.
