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La cristallerie Daum veut emprisonner le plomb dans ses pièces
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La cristallerie Daum veut emprisonner le plomb dans ses pièces

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La cristallerie Daum, à Nancy, et le Centre européen de recherches et de formation aux arts verriers viennent de créer un laboratoire commun. Objectif : créer une "matrice vitreuse inaltérable".

— Photo : Le Journal des Entreprises

Bousculée par la directive RoHS, pour Restriction of hazardous substances, texte européen visant à interdire à la vente tous matériels électriques et électroniques contenant des substances dangereuses, dont le plomb, la cristallerie Daum se remet en question.

Utilisant du plomb pour créer des pièces en pâte de cristal, la cristallerie vient de lancer les travaux du Laboratoire Original Verrier Vannes-le-Châtel, ou LOVV, en partenariat avec le Centre européen de recherches et de formation aux arts verriers (Cerfav). Objectif : « Mettre au point une nouvelle matrice vitreuse », qui emprisonnera définitivement les substances considérées comme dangereuses et pourtant nécessaires à la fabrication du cristal, comme le plomb.

Eviter le relargage

« Cette nouvelle matrice devra nous permettre de démontrer au législateur qu’il n’y a plus de phénomène de migration dans le cristal », détaille Pascal Lefebvre, directeur des sites industriels Daum. En effet, certaines études scientifiques ont montré qu’un relargage d’oxyde de plomb pouvait se produire lorsque l’on conservait très longtemps des alcools dans une carafe en cristal, par exemple. « Ce laboratoire va nous permettre d’accélérer nos travaux pour aboutir au plus vite », souligne Pascal Lefebvre. « Le Cerfav a des moyens de recherche que nous, industriel, n’avons pas. » Disposant d’un budget de 300 000 €, ce laboratoire est l’un des 81 LabCom labellisé en mars 2015 par l’Agence nationale de la recherche. Fondée en 1878, la cristallerie Daum crée des pièces uniques par fusions de pâtes de cristal polychromes. Tenues secrètes, les recettes doivent être aujourd’hui réinventées pour garantir un cristal inaltérable dans le temps.

Entre tradition et modernité

Rachetée en mai 2009 par la Financière Saint-Germain, holding de l’homme d’affaires franco-algérien Prosper Amouyal, Daum cultive une image alliant luxe et innovation. Sous la houlette d’un directeur artistique, l’entreprise sort deux collections par an, comptant en moyenne 35 pièces. Du côté industriel, le défi est de limiter les rebuts à environ 30 %, quand ce chiffre peut atteindre 60 % sur certains modèles complexes.

Daum (Nancy - Paris) : Effectif : 159 ; CA : 14 M€.

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