Sa fermeture a été actée en mars 2022. Finalement, la centrale à charbon Émile Huchet de Carling-Saint-Avold (Moselle) pourrait redémarrer dès cet hiver. Une annonce faite le 26 juin par le ministère de la Transition énergétique, inquiet de manquer d'électricité à la fin de l'année en raison de la guerre en Ukraine et de l'arrêt de plus de la moitié des réacteurs nucléaires français : "À titre conservatoire, compte tenu de la situation ukrainienne, nous nous gardons la possibilité de pouvoir faire fonctionner la centrale de Saint-Avold quelques heures de plus si nous en avons besoin l'hiver prochain."
Le ministère rappelle que la part du charbon dans la production d'électricité en France "resterait en dessous de 1%" et "qu'aucun charbon russe ne serait utilisé". Si la centrale à charbon mosellane venait à redémarrer, ce ne serait que "temporaire" et "neutre pour l'environnement", l'exploitant GazelEnergie "compenserait chaque émission de gaz à effet de serre additionnelle (via des projets de reforestation par exemple)".
Une fermeture "programmée et accompagnée"
Dans ce même communiqué du 26 juin, le ministère de la Transition énergétique tient à rappeler l'engagement du président de la République à fermer toutes les centrales à charbon du pays (Carling-Saint-Avold et Cordemais, en Loire-Atlantique) : "Nous ne sommes pas du tout sur une logique de relance du charbon sous aucune forme, mais sur une fermeture programmée et accompagnée", se justifie-t-il. Ainsi, en plus du décret organisant la possible relance de la centrale à charbon lorraine cet hiver, le gouvernement annonce des ajustement législatifs dans le cadre du projet de loi Pouvoir d'achat "pour que le plan social de fermeture ne soit pas remis en cause, ce qui montre la résolution du gouvernement à fermer définitivement cette centrale à charbon".
La fin du charbon devrait entraîner la suppression de 150 emplois à Saint-Avold, dont une équipe de 87 personnes encore à l’œuvre en mars.
La centrale mosellane avait été autorisée en février 2022 à brûler 90 000 tonnes de charbon pour injecter de l'électricité dans le réseau pour éviter, là encore, des pénuries en fin d'hiver.