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Kimberly Clark investit 15 millions d'euros dans une ligne dernier cri
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Kimberly Clark investit 15 millions d'euros dans une ligne dernier cri

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Le groupe Kimberly Clark (Huggies, Kleenex, etc.) a injecté 15 millions d'euros dans une ligne de production ultra-performante sur son usine de Villey-Saint-Etienne, en Meurthe-et-Moselle.

— Photo : Le Journal des Entreprises

La nouvelle ligne de production tourne à vitesse de croisière (24 heures sur 24, 7 jours sur 7) depuis septembre sur le site Kimberly Clark de Villey-Saint-Etienne (Meurthe-et-Moselle). Cet investissement de 15 millions d'euros marque une nouvelle ère pour cette jeune usine de 25 ans, spécialisée dans la fabrication d'essuie-mains en papier roulés ou pliés. « Cette machine représente le nec plus ultra de ce qui se fait au monde en termes de vitesse de transformation et de capacité à compresser le papier. C'est un événement important pour la famille VSE (nom donné à l'usine de Villey-Saint-Etienne au sein du groupe américain, NDLR) », se réjouit Frédéric Petit, directeur du site qui emploie 300 personnes, dont 50 en sous-traitance.

Dédiée à la fabrication de serviette d'essuyage en rouleau, la ligne dernier cri offre une vitesse d'enroulage-déroulage de 500 à 800 mètres par minute. Ses capacités de compressage conduiront au lancement d'un rouleau de 350 mètres linéaires offrant, pour un encombrement identique, une capacité d'essuyage supérieure de 30 %. « Elle va par ailleurs nous faire gagner en visibilité en imprimant nos marques Scott et Kleenex sur le papier. Technologiquement parlant, ce n'était pas le moindre des défis sur un produit absorbant ! », s'amuse le directeur du site. Démarrée en juin, la mise en service "progressive" de cette neuvième ligne de transformation s'est accompagnée du recrutement de 28 personnes en CDI, essentiellement des opérateurs conducteurs de ligne. L'investissement coïncide avec le transfert de la fabrication « historique » de papier toilette vers l'usine Kimberly Clark de Coblence.

L'arrêt définitif de cette fabrication en recul depuis plusieurs années a libéré de l'espace pour augmenter les capacités de production de papiers essuie-mains, en croissance. L'atelier de transformation peut produire 28 références différentes : il compte cinq lignes dédiées aux serviettes pliées et quatre à la production en rouleau dont une ligne à la gamme industrielle WypAll. Sa capacité globale dépasse les 100 000 tonnes par an.

Géant d'acier

Mais en matière de production, c'est la machine à papier, un géant d'acier d'où sortent toutes les quinze à vingt minutes des bobines de deux à trois tonnes, qui donne le « la ». Huit opérateurs se relaient en permanence à son chevet. En 2013, un programme a permis d'augmenter ses capacités d'un tiers pour atteindre le chiffre de 80 000 tonnes par an en diminuant notamment les goulets d'étranglement. Aujourd'hui, cette capacité est exploitée à 91 %.

Usine régionale de la division « Professional », le site de Villey-Saint-Etienne alimente les marchés d'Europe, d'Afrique et du Moyen-Orient. Sa consoeur coréenne couvre le marché asiatique, les américaine et sud-américaine se partageant le continent. En concurrence avec les dispositifs de séchage à air pulsé, Kimberly Clark compte sur son nouvel outil pour gagner des parts de marché. « Nous arrivons à contenir la concurrence des sécheurs à air pulsé qui n'est pas une solution universelle. Cette solution gagne surtout des parts de marché sur l'essuyage low-cost », précise Frédéric Petit. Pour supplanter ses adversaires directs, parmi lesquels le géant suédois du secteur SCA, l'usine joue la double carte d'un haut niveau d'automatisation et d'une production de masse orientée selon les canons du lean manufacturing. Arrivé il y a cinq ans à Villey-Saint-Etienne, l'ancien directeur de l'usine L'Oréal de Laroche-Posay (Vienne) a positionné le site lorrain comme un champion des principes de l'amélioration continue.

Management visuel

Un des symboles de cette ambition est l'aménagement d'une salle de pilotage s'appuyant sur les méthodes du management visuel, autrement dit sans ordinateurs, aux murs couverts de panneaux velleda pour administrer quotidiennement les enjeux de qualité, sécurité, coût et délais. « Il a fallu des années d'efforts pour que tous les échelons (opérateurs, techniciens, responsables d'ateliers, responsable de production) s'approprient cet outil d'amélioration continue. Celui-ci repose sur des questionnements simples : A quoi ressemble le succès par exemple sur l'atelier machine à papier ? Quels indicateurs définit-on ? Où place-t-on le niveau de satisfaction ? », énumère le responsable d'usine. C'est certain, le site de Villey-Saint-Etienne a placé la barre très haut à tous les niveaux.

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