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Just Mining transforme les monnaies virtuelles en or
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Just Mining transforme les monnaies virtuelles en or

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Lancée sur le marché des cryptomonnaies il y a seulement dix-huit mois, la start-up Just Mining, basée à Florange (Moselle), réalise déjà 2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires. Imaginée et fondée par Owen Simonin, 21 ans, l'entreprise en laquelle personne ne croyait a failli ne jamais voir le jour.

La start-up Just Mining a réalisé 2,5 millions d'euros de chiffre d'affaires en dix-huit mois d'existence. Owen Simonin (à droite) l'a créée à 21 ans seulement — Photo : Jonathan Nenich

À l’origine de la start-up Just Mining, en 2017, une idée jugée irréalisable : vendre aux particuliers des machines chargées de "miner" en temps réel la monnaie virtuelle la plus rentable. Concrètement, ces machines vérifient la validité de transactions en monnaies virtuelles contre une récompense pécuniaire. Owen Simonin, le fondateur de l'entreprise basée à Florange (Moselle), est sûr de son projet mais souffre d’un manque de crédibilité. « J’ai 21 ans. Dans le business ce n’est pas un atout, personne ne voulait me suivre ni me financer », explique-t-il. Il prend le statut d’autoentrepreneur et s’appuie sur ses deniers personnels pour mettre son projet en place.

« 80 000 € de chiffre d'affaires en sept jours »

Il crée une chaîne YouTube, « Hasheur », suivie par 85 000 personnes, sur laquelle il analyse le marché des monnaies virtuelles et montre qu'il maîtrise son sujet. De nombreux particuliers se mettent à le financer via des virements bancaires sur son compte personnel. « En 48 heures, j’étais au-delà des quotas tolérés par le statut d’autoentrepreneur. En sept jours, Just Mining a fait 80 000 euros de chiffre d’affaires », raconte Owen Simonin. Il vend alors de plus en plus de machines (à partir de 790 euros) aux particuliers, qui voient ainsi leur argent investi automatiquement sur la monnaie virtuelle dont le cours augmente. Le principe est simple : les machines s’éteignent et se reconfigurent pour aller vers la monnaie qui rapporte le plus. « Seul le succès commercial a fait que l’on a pu se lancer », juge-t-il. Après dix-huit mois d’existence, Just Mining réalise déjà 2,5 millions d’euros de chiffre d'affaires.

« Je suis le vendeur de pelles pendant la ruée vers l’or »

Les portes commencent à s’ouvrir pour l’entrepreneur, qui se voit incubé par l'accélérateur de start-up messin Synergie. « Des associés m’ont rejoint. Les banques et des organismes comme DHL, pour livrer à l’étranger, Paypal, Arcos… nous ont accordé leur confiance. » Owen Simonin évoque l’univers des cryptomonnaies avec une aisance déconcertante. « Nous disposons de machines dans 20 pays et de clients dans 98 pays. » 15 000 clients ont investi de 50 euros à plusieurs milliers d’euros dans la start-up. Et si le marché des monnaies virtuelles s’effondrait ? « En Bourse, même quand ça va mal, les traders sont toujours là », balaie le dirigeant.

Une proposition de rachat à 8 millions d’euros

En plus de la vente des machines, Just Mining prélève de 2 à 6 % de commission sur le minage. « Certains clients ont amorti une machine à 2 700 € en trois mois », avance Owen Simonin, qui se compare à un « vendeur de pelles pendant la ruée vers l’or ».

Le minage étant très énergivore, Just Mining, qui emploie 10 personnes, aimerait investir, avec un de ses clients, dans un barrage hydroélectrique afin de profiter de meilleurs tarifs énergétiques. L’investissement nécessiterait entre deux et quatre millions d’euros. La société, qui participe début janvier au CES de Las Vegas, a refusé une proposition de rachat chiffrée à 8 millions d’euros. « Nous voulons voir jusqu’où l'on va aller », préfère marteler Owen Simonin.

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