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Isolfire : deux retraités à l'origine de la jeune pousse messine
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Isolfire : deux retraités à l'origine de la jeune pousse messine

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Retraité depuis 13 ans, Hubert Barth se lance dans une nouvelle aventure. Après une carrière professionnelle à la tête de plusieurs structures, il a monté une nouvelle société, Isolfeu-Création, après la découverte de la recette pour confectionner un isolant ignifugé. Le dirigeant revient sur son parcours atypique.

À 72 ans, Hubert Barth et son associé Philippe Toussaint ont trouvé la recette pour créer un isolant ignifugé — Photo : Jonathan Nenich

« J’ai 72 ans et il m’arrive de rentrer du bureau à 20 heures ! J’ai beau me dire que je suis un grand malade, j’y retourne dès le lendemain matin. Ce qui m’amine ? La qualité du produit et la passion d’entreprendre.

En 2016, je me suis lancé dans une nouvelle aventure entrepreneuriale qui a commencé douze ans plus tôt. Je travaillais à l’époque pour Technilor à Hagondange, en Moselle, une filiale du groupe industriel Prezioso. Nous sommes en 2004. Trois chimistes frappent à ma porte pour me proposer leur projet : ils travaillent sur la confection d’une mousse phénolique isolante. L’avantage, c’est que cette mousse ne brûle pas, ce qui est idéal pour éviter de propager les incendies.

Retraité créateur d'entreprise

Je rentre dans ce projet avec un ami chimiste, Philippe Toussaint, 74 ans aujourd’hui. Deux ans plus tard, les trois chimistes quittent une aventure que je poursuis seul avec Philippe. Cette année-là, j’arrive à l’âge de la retraite. Mais pas question pour moi de mener une vie de retraité bien tranquille.

« Mon ami et associé parvient à trouver la recette de l’isolant idéal. Dans son garage, quasiment avec du matériel de cuisine. »

Je monte immédiatement une société de conseil industriel, HB Consulting, notamment pour aider les entreprises allemandes à s’installer en France. Il faut savoir qu’en France, depuis 2006, il est possible d’être à la retraite, de toucher une pension et de créer sa société en parallèle. C’est un excellent mécanisme. Il nous permet de poursuivre l’aventure et d’investir massivement. Au total, nous injectons 250 000 euros dans le projet, financé par HB Consulting.

Nos efforts finissent par payer : Philippe parvient à trouver la recette de l’isolant idéal. Dans son garage, quasiment avec du matériel de cuisine. Nous sommes alors en 2016. Nous avons créé un isolant naturel qui résiste bien au feu. Nous avons validé cela auprès d’Efectis, un groupe spécialisé dans la mesure des performances des produits soumis au feu, basé à Maizières-lès-Metz, en Moselle.

L'envie d'entreprendre, toujours

Depuis 2016, nous avons créé, avec Philippe Toussaint, la société Isolfeu-Création. Elle est basée à Metz et emploie son premier salarié – une chimiste – depuis le mois de mai dernier. Aujourd’hui, nous cherchons des partenaires pour fabriquer et commercialiser notre isolant, que nous avons appelé Isolfire. Nous avons la recette. J’espère qu’un industriel prendra désormais le relais. Pour le moment, nous avons été approchés par des entreprises de dimension mondiale, mais rien ne s’est encore concrétisé.

« Je travaille plus encore que lorsque je n’étais pas retraité ! »

Ma famille - trois enfants et six petits-enfants - est fière de moi et est contente de me voir poursuivre mes activités. J’ai passé toute ma carrière professionnelle à occuper des postes à responsabilités. De directeur général de Clemessy, à la vente d’alarme, en passant par la création de plusieurs structures spécialisées dans l'électricité tertiaire et industrielle. Pourtant je travaille plus encore que lorsque je n’étais pas retraité et j'ai, en plus, pris la présidence du rugby club Metz Moselle. J’ai l’impression de prolonger ma vie, en continuant à entreprendre. »

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