GRTgaz prépare un avenir 100 % renouvelable
# Production et distribution d'énergie

GRTgaz prépare un avenir 100 % renouvelable

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Dans le Grand Est, huit sites injectent actuellement du biométhane dans le réseau gazier, et 57 projets sont à l'étude — Photo : GRTgaz

En 2050, une France autonome en gaz : un défi impossible ? Pas vraiment, si on en croit les conclusions d'une étude menée par l'Ademe, GRTgaz et GrDF : « Il s'agit d'une étude exploratoire, mais on peut déjà affirmer que c'est un objectif atteignable », précise Thierry Daniel, délégué territorial Nord-Est de GRTgaz. Ce qui rend si confiant les opérateurs, c'est la croissance de la part du renouvelable dans le mix de gaz consommé en France. « L'objectif de la Programmation pluriannuelle de l'énergie, c'est de produire 8TWh en 2023 », souligne Thierry Daniel, sachant qu'en 2017, la consommation totale de gaz en France s'est élevée à 465 TWh. « Sur l'ensemble du territoire, les injections de biométhane dans les réseaux gaziers ont doublé en 2017, pour atteindre 408 GWh, soit l'énergie nécessaire pour chauffer plus de 34.000 foyers. »

L'énergie de 100 000 foyers

Première région consommatrice de gaz en France, avec 78 TWh, devant l'Ile-de-France (75 TWh), le Grand Est affirme aussi sa position dans la production de gaz renouvelable, avec une technologie qui se développe rapidement : la méthanisation. « Actuellement, sur les 44 sites en service en France, 8 sont situés dans le Grand Est, pour un total de 74 GWh produits par an », souligne Thierry Daniel. « Et il y a 57 projets actuellement à l'étude dans la région. » Si l'ensemble de ces projets voient le jour, le Grand Est pourrait produire jusqu'à 1 239 GWh par an, soit l'énergie nécessaire à alimenter 100 000 foyers. Pour continuer à développer la part du renouvelable dans le mix gazier, les opérateurs comptent sur la méthanisation, mais aussi sur deux autres technologies : la gazéification de biomasse sèche et le « power-to-gas ». Cette dernière technique permet de produire du gaz de synthèse à partir du captage de CO2 industriel et d’hydrogène vert produit à partir d’électricité renouvelable. « Un démonstrateur est actuellement en chantier à Fos-sur-Mer », souligne Thierry Daniel : ce pilote, dont la livraison est prévue fin 2018, devra notamment apporter des éléments sur la faisabilité économique de cette technologie de production.

94 millions d'euros investis

Pour GRTgaz, le défi du renouvelable est considérable : « Nous devons investir pour adapter notre réseau», précise Thierry Daniel. En 2017, l'opérateur a injecté 94 M€ dans le réseau du Grand Est, sur les 657 M€ investis au total en France. En 2018, GRTgaz va lancer les premiers projets de rebours à Châlons-en-Champagne, Troyes et Lunéville. « Avec la progression de l'injection de biométhane, nous devons être capables d'absorber des volumes de production supérieurs à la consommation. C'est le rôle d'un poste de rebours », détaille Thierry Daniel. L'année dernière, le gaz a encore conforté sa place d'énergie préférée des industriels dans le Grand Est, avec une augmentation de la consommation de 10,7%. « Une augmentation essentiellement due aux trois centrales de type cycle combiné gaz du territoire, dont la consommation de gaz pour produire de l'électricité a dépassé les 17 TWh ».

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