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Gaming Engineering bouscule le marché de l’assemblage automobile
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Gaming Engineering bouscule le marché de l’assemblage automobile

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Nouveaux locaux, nouvelles machines et nouvelle équipe : en moins d’un an, la start-up industrielle Gaming Engineering est passée à la vitesse supérieure. Avec ses dernières innovations technologiques permettant, entre autres, de réduire le poids des véhicules, la jeune entreprise meusienne souhaite accompagner la filière automobile dans son prochain virage : celui du défi environnemental.

Maxime Grojean (deuxième à gauche), président fondateur de Gaming Engineering, a recruté neuf personnes en moins d'un an — Photo : Lucas Valdenaire

Les nouveaux locaux de Gaming Engineering près de Commercy sont sortis de terre en six mois. À l’intérieur : un bureau d’études, un atelier de prototypage, plusieurs machines industrielles et onze personnes. « L’équipe a été constituée en moins d’un an, » déclare Maxime Grojean, le président de cette start-up industrielle issue du réseau French Tech East. Fondée fin 2017, l’entreprise spécialiste des assemblages multimatériaux vise désormais les grands constructeurs mondiaux. « Quand on arrive sur un tel marché, il faut être en rupture avec la concurrence sur les plans technologique et économique ». Et donc miser sur l’innovation.

« Un procédé et des produits uniques »

D’ailleurs, avec son nouveau procédé de fabrication, la société meusienne vient de démontrer qu’il était possible de produire des pièces à géométrie complexe en frappe à froid (forgeage à très grande vitesse) et ce, sans aucune opération de reprise. Selon Maxime Grojean, le processus est unique en son genre. Résultant d’une première phase R & D, soutenue par la Région Grand Est, cette technologie a de quoi prendre de court la concurrence. « Nous décrochons déjà des contrats présignés pour équiper plusieurs véhicules dès 2022 ».

Gaming Engineering a également développé des composants de fixations innovants : « En permettant la combinaison par soudage de différents matériaux – composite, plastique, aluminium – nous rendons le véhicule plus léger. Tout cela à moindres frais puisque nous ne bouleversons pas les chaînes d’assemblage existantes, assure Maxime Grojean. Nous augmentons ainsi l’autonomie et l’efficience énergétique du véhicule tout en réduisant ses émissions polluantes ». Ces innovations sont aujourd’hui scrutées de près par les constructeurs qui y voient l’opportunité de réduire leur impact environnemental. D’autant que le malus sur le poids des véhicules proposé par la Convention citoyenne pour le climat doit entrer en vigueur en France en janvier 2022.

S’allier pour avancer

Le chef d’entreprise meusien n’a donc pas tardé à proposer ses services mais « le delta financier avec nos concurrents était tel que les constructeurs ont parfois eu du mal à nous croire, reconnaît-il. Notre statut de start-up ne jouait pas non plus en notre faveur. » Malgré tout, les gages de sérieux se sont vite multipliés : soutiens de la French Tech East et de l’Union des industries et métiers de la métallurgie de Lorraine, labélisations du pôle Véhicule du futur et du pôle de compétitivité Materalia, sans oublier la validation de plusieurs crash-tests. « Un Graal », pour Maxime Grojean, qui voit désormais les portes s’entrouvrir les unes après les autres chez les équipementiers et les constructeurs de premier rang comme Volvo ou PSA.

Le Lorrain de 40 ans le concède : pour se frotter à ces marchés colossaux, mieux vaut être bien entouré. « C’est pourquoi nous formerons des alliances avec certains majors de la fixation auxquels nous céderons des licences. Nous possédons un portefeuille d’une quarantaine de brevets. » Pour soutenir l’industrialisation de ses concepts, l’entrepreneur a également sollicité des centres techniques comme l’Institut de recherche technologique M2P (Matériaux, métallurgie et procédés) de Metz. « Nous nous devons d’avancer vite et M2P nous y aide », rappelle Maxime Grojean qui investira dans de nouvelles machines dès 2021.

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