Fluvial : Une ligne conteneur nommée désir

Fluvial : Une ligne conteneur nommée désir

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L'appel à manifestation d'intérêt lancé par VNF et les CCI pour le lancement d'une ligne conteneur n'a recueilli que deux réponses. Du coup, les acteurs souhaitent se donner encore du temps.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Deux ans après son annonce en grande pompe, où en est le projet de ligne conteneurs sur la Moselle? Ce dossier phare initié par les CCI 57 et 54 avait fait l'objet d'une convention de lancement baptisée «Multimodal shuttle» le 19octobre 2010 à Metz. Depuis, 28M€ ont été débloqués dans le cadre du plan État-Région pour la réalisation d'une première tranche de travaux sur les ports de Metz, Thionville et Nancy afin d'accueillir les fameuses «boîtes». Les aménagements devraient débuter d'ici à fin 2012 début 2013. En revanche, la navette fluviale qui permettra d'acheminer les conteneurs se fait attendre. Or, elle pourrait fonctionner avec les infrastructures actuelles.




Deux réponses

Voies navigables de France (VNF) avait pris en main ce dernier dossier en décembre dernier et décidé de lancer en partenariat avec la CRCI de Lorraine et en accord avec les deux CCIT un Appel à manifestation d'intérêt (AMI). Une consultation destinée à tester le marché. Au final, deux sociétés qui exploitent déjà les ports de Nancy et de Thionville ont répondu: la Compagnie française de navigation rhénane (CFNR) et Nancyport, une filiale du groupe Rhenus et de la CFNR.




Prolongation de six mois

Cette faible participation a convaincu la préfecture de Région et VNF de reporter début juillet l'appel à projet qui devait prolonger l'AMI: «Les gestionnaires des ports [les CCI et leurs filiales, NDLR.] vont continuer leurs investigations pendant les six prochains mois. Si elles parviennent à réunir l'ensemble des partenaires nécessaires au fonctionnement d'une ligne (manutention, gestion des conteneurs, exploitation de la ligne, etc.), celle-ci pourra démarrer. Si ce n'est pas le cas, alors nous lancerons un appel d'offres, a priori début 2013», souligne Corinne De La Personne, directrice interrégionale de VNF dans le Nord-Est. En jeu, des aides publiques qui pourraient être versées au démarrage de la ligne. Pour Johannes Merkert, président de la société Transest, présente sur la Moselle, «si un appel à projet est lancé par VNF, nous y répondrons, mais nous serons probablement trop chers. En effet, nous connaissons les prix actuels du transport d'un conteneur par bateau et celui d'un conteneur par la route».




Une ligne compétitive?

Dans leurs réponses, la CFNR et Nancyport ont imaginé deux solutions: «Les bateaux au départ de Nancy s'arrêteraient à Coblence où le groupe Rhenus [actionnaire de Nancyport, NDLR] exploite déjà un terminal à conteneurs. Leur chargement viendrait compléter celui d'automoteurs de plus grosse taille à destination d'Anvers-Rotterdam. Le surcoût de cette opération serait partiellement compensé par l'effet de massification», détaille Jean-Marc Thomas, le directeur de Nancyport. Pour les ports de Metz et Thionville, en raison de la proximité des importants terminaux ferroviaires d'Athus-Meuse et de Bettembourg, des bateaux plus importants rallieraient directement les ports maritimes. Une solution qui diffère de celle imaginée précédemment par la Société des ports de Moselle, filiale de la CCIT 57 qui privilégiait l'alimentation d'un port rhénan - Trèves avait été évoquée. Metz devait être la plateforme principale, Thionville et Nancy les plateformes secondaires. Pour assurer la compétitivité de la ligne, les porteurs du projet misent notamment sur l'entrée en vigueur de l'écotaxe poids-lourd ou encore sur le projet Terra-Lorraine qui devrait voir s'implanter à Illange des entreprises chinoises.