« Le site n’avait pas connu un investissement d’une telle ampleur depuis plusieurs années. » Comme le confirme Marc Grandjean, directeur d’usine d’Eurial Ultra Frais à Château-Salins, le site mosellan connaît actuellement un plan d’investissement de 6 M€ sur trois ans. « Une première phase est déjà réalisée : nous avons lancé en octobre dernier notre gamme 100 % végétale alternative au soja, sous le nom « A Bicyclette ». Il s’agissait de créer un process de fabrication, transformer une ligne de conditionnement qui existait déjà, qui était plutôt orientée lait conventionnel. Nous avons désormais un process dédié au végétal. » L’équivalent de 1 000 tonnes a été produit en 2017. « Nous prévoyons pour cette année entre 2.500 et 3.000 tonnes, et nous devrions doubler en 2019, avec une production d’environ 6.000 tonnes », ajoute Marc Grandjean. Le site fait partie de la « branche lait » du groupe Agrial (CA : 5,2 Md€ ; effectif : 21.000), qui se nomme Eurial Ultra Frais (CA : 2,3 Md€ ; effectif : 4000). 222 personnes travaillent à l’usine de Château-Salins.
Développer la filière caprine à travers la marque Soignon
« La région Grand Est nous soutient à hauteur de 1,250 M€ sur l’enveloppe globale de 6 M€ », précise le directeur d’usine. La deuxième phase d’investissement débute ce premier trimestre. « Il s’agit de développer la filière caprine dans notre production, au sein de la marque Soignon (qui appartient à Eurial). Dans un premier temps nous investissons 1,5 M€ pour modifier les capacités de réception et de ségrégation du lait de chèvre. » En termes de produit fini, la filière caprine représente « un volume de 2 000 tonnes à l’année. » 1,5 M€ seront investis fin 2018, « toujours concernant la filière caprine. Le but est de traiter le lait de chèvre cru, et de le transformer nous-mêmes, ce que nous ne faisons pas actuellement. Notre volonté est de doubler les volumes de production fabriquée sur le site, en caprin, donc nous devrions être sur un trend en 2019 d’à peu près 5.000 tonnes ».
Se diversifier pour contrer la baisse du marché du lait en France
Le site de Château-Salins a été choisi pour développer ces produits « alternatifs » au conventionnel lait de vache, « de par son histoire. Nous avons connu des investissements et des projets de grande envergure, notamment la construction d’une deuxième usine dans les années 1990. Nous avons cette culture du projet, de la nouveauté. Et nous avons une position stratégique pour développer l’export. » 25 à 30 % du volume est actuellement destiné à l’international, « tous produits confondus. Nous sommes présents au Benelux, en Allemagne, en Russie, en Italie. Notre objectif est de maintenir notre position sur ces marchés, notamment pour contrer la tendance baissière du marché français. C’est ce que nous faisons également avec le développement de nos produits alternatifs. » Le site Eurial Ultra Frais de Château-Salins vend 80 % de sa production aux GMS (grandes et moyennes surfaces) sous les marques de distributeurs, les ventes sous ses marques propres (« A Bicyclette » et Soignon) représentent actuellement 5 % de son volume total.
