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Eqiom Granulats redonne vie au site mosellan de Saint-Rémy
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Eqiom Granulats redonne vie au site mosellan de Saint-Rémy

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La société Eqiom Granulats a réactivé au début de l’année 2021 le site de Saint-Rémy près de Woippy (Moselle). La branche du spécialiste des matériaux de construction a décidé d’y installer une plateforme de revalorisation des bétons de déconstruction.

Eqiom Granulats compte 300 salariés répartis sur 33 sites du nord-est de la France (de Dunkerque à Dijon en passant par Paris et Strasbourg) et celui de Saint-Rémy (Moselle) en fait partie — Photo : Lucas Valdenaire

Le site était en sommeil depuis 2018. Il vient de se réveiller. Eqiom Granulats (300 salariés), l’une des quatre branches du géant des matériaux de construction Eqiom (1 500 salariés), a relancé début 2021 l’activité de son site mosellan de Saint-Rémy. L’idée est d’y produire des granulats naturels à partir d’alluvions extraits des bords de la Moselle. "Surtout, nous y développons une nouvelle activité de valorisation du béton de déconstruction", lance Martin Winter, le chef d’agence pour l’Alsace et la Lorraine. Les premières tonnes sont arrivées en avril et le responsable du site a l’ambition d’en revaloriser 50 000 par an.

"Nous proposons de capter les excédents et les matériaux non revalorisés de retour des centrales à béton. Ensuite, nous les faisons durcir et nous les concassons avant de les redistribuer à d’autres acteurs des travaux publics, de la route et du béton prêt à l’emploi." Parmi eux figure naturellement une autre branche du groupe : Eqiom Béton. "Nos collègues sont des clients mais aussi des fournisseurs. Le travail se fait main dans la main."

Martin Winter, responsable du site de Saint-Rémy chez Eqiom Granulats, a l’ambition de revaloriser jusqu’à 50 000 tonnes de matériaux chaque année — Photo : Lucas Valdenaire

Comme Saint-Rémy n’a pas vocation à devenir une déchetterie, Eqiom Granulats n’accepte que les matériaux inertes et refuse les résidus de plâtre, d’amiante ou de bois. Pour séparer le bon grain de l’ivraie, Martin Winter peut compter sur le laboratoire du groupe situé à Lesquin (Nord) et celui de Niedernai (Bas-Rhin). "Nous pouvons y faire des analyses chimiques pour vérifier si nos matériaux sont bien inertes et conformes à la réglementation."

Double fret et multimodalité

Cette nouvelle activité lorraine permet au groupe d’afficher ses efforts environnementaux. En plus du double fret (les camions entrent et repartent avec un chargement), le groupe mise sur les circuits courts. "Les granulats voyagent peu et pas loin, assure Martin Winter. Notre zone de chalandise se situe dans un rayon de moins de 30 kilomètres. L’économie circulaire doit se faire autour des grandes villes. Sur ce territoire, il y a beaucoup de chantiers et la demande est importante. Saint-Rémy était un atout, il fallait le réactiver." Et d’autres projets pourraient suivre le long du sillon mosellan : "Nous souhaitons installer d’autres plateformes entre Nancy et Thionville en y apportant de la multimodalité avec du transport routier, ferroviaire et fluvial." De quoi alimenter la communication autour du programme Eqiom R : une bannière commune à l’ensemble des métiers du groupe dédiée à la réduction de l’utilisation des ressources naturelles et à la limitation des émissions de gaz à effet de serre. "Je dois avouer que les entreprises de travaux publics ont de l’avance sur nous, les producteurs de matériaux, consent Martin Winter. En tant que grande entreprise du secteur, nous nous devons de prendre les choses en main et de montrer l’exemple." Objectif : faire que les activités de recyclage et de revalorisation représentent 25 % des résultats du groupe d’ici 2028.

À ce jour, aucun investissement particulier n’a été engagé sur le site mosellan sauf pour la remise en route des installations. Mais Eqiom Granulats n’exclut pas d’acheter de nouvelles machines de concassage. Des recrutements sont également envisagés, en plus des trois salariés dédiés à la relance de Saint-Rémy.

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