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En pleine croissance, Colvemat peine à recruter
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En pleine croissance, Colvemat peine à recruter

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Société opérant dans la maintenance, la location et la vente de matériel pour le BTP et l’industrie, Colvemat, basé près de Nancy, cherche à soigner son image pour faciliter le recrutement des techniciens de maintenance.

Sur les quatre premiers mois de l'année 2019, Colvemat a déjà recruté 7 techniciens sur le site de Fléville. A l'échelle du groupe, l'entreprise recherche une trentaine de nouveaux collaborateurs — Photo : © Jean-François Michel

Le simple examen de l’évolution du chiffre d’affaires ne laisse pas entrevoir la situation : de 60 millions d’euros en 2017, Colvemat a bouclé l’exercice 2018 sur un chiffre d’affaires de 79,5 millions d’euros, et 2019 devrait s’achever sur une activité en croissance. « Mais nous ne sommes pas là où nous pourrions être », assure Nicolas Pereira, le directeur général de Colvemat.

Société nancéienne opérant dans la maintenance, la location et la vente de matériel pour le BTP et l’industrie (pelleteuses, transpalettes, chariots, etc.), propriété depuis 2012 du groupe Europe Holding, présidé par l’entrepreneur lorrain Alexandre Michel, Colvemat peine à recruter des techniciens de maintenance : « Sur un effectif total de 300 personnes, nous avons 30 postes ouverts, dont les deux tiers pour des techniciens de maintenance », détaille Cédric Dailly, responsable RH de la société. Des postes que la PME a bien du mal à pourvoir.

« La pénurie de main-d’œuvre est un frein à notre croissance », indique le DRH du groupe, Antonio Da Silva. « Notre problématique, c’est que nous avons des salariés de plus de 50 ans qui sont sur le départ, et que nous avons du mal à trouver les bons profils, non seulement pour les remplacer mais aussi pour faire face à la croissance de l’activité. » Pourtant, les formations existent pour préparer les candidats : mais que ce soit au niveau CAP, Bac Pro ou encore licence professionnelle, « la filière ne fait pas le plein », assure Florence Dupont, déléguée générale adjointe à la Fédération DLR, qui regroupe les distributeurs, loueurs et réparateurs de matériel de BTP et de manutention, soit un secteur d’activité qui pèse 11 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour plus de 43 000 salariés en France.

De la volonté et du savoir être

« Tous les ans, nos entreprises cherchent environ 1 500 postes au niveau national. En ce moment, on est plutôt à 3 000 postes », assure la déléguée générale adjointe. Au niveau du Grand Est, les 197 entreprises du secteur, qui affichent 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires pour 3 540 salariés, recherchent actuellement 170 personnes. « Aujourd’hui, notre seule exigence, c’est la volonté de faire et le savoir être », détaille Antonio Da Silva.

Colvemat, qui « explose chaque année son budget formation », assume ensuite les « deux années nécessaires à un technicien pour être opérationnel », souligne Nicolas Pereira. Un tour dans l’atelier suffit à convaincre : il n’existe pas de profil type. Commercial chez un concessionnaire automobile, technicien dans l’aviation pour l’Armée l’air : les parcours des nouveaux embauchés montrent que la société est prête à prendre des risques pour trouver les bons profils. « Quand nous trouvons un candidat motivé, nous le contactons immédiatement », assure Philippe Sesmat, directeur d’agence chez Colvemat et qui passe « 25 % de son temps de travail à faire des entretiens d’embauches ».

Pour Nicolas Pereira, les difficultés viennent en partie de l’image de la profession : « Il y a encore quelques années en arrière, les réparations se faisaient avec une clé à molette et un bidon d’huile. Maintenant, tout commence par un diagnostic par ordinateur ». Pour combattre les préjugés et trouver les meilleurs profils, Colvemat compte sur le marketing social et la cooptation.

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