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En croissance, Crudimo investit mais peine à recruter
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En croissance, Crudimo investit mais peine à recruter

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L’entreprise familiale Crudimo, spécialisée dans la transformation de légumes frais prêts à consommer, s’apprête à investir deux millions d'euros pour accompagner sa croissance. Seul bémol, cette PME de Lorraine peine à recruter.

Christophe Jammas, gérant de Crudimo peine à recruter des employés. 10 personnes sont recherchées alors que l'entreprise démarre les travaux de son nouveau bâtiment équipé de 900 mètres carrés. — Photo : Jonathan Nenich

Plutôt frites, pommes de terre rissolées ou sautées ? Choix difficile pour les consommateurs, pas pour Crudimo. Employant 40 employés, l’entreprise familiale fondée en 1988 par le père de Christophe Jammas, l’actuel gérant, est spécialisée dans la transformation de légumes crus prêts à l’emploi. Et Crudimo peut proposer jusqu'à 160 références : pomme de terre sous toutes ses formes, chou, salade, carotte et de nombreux autres légumes coupés, râpés, entiers, en dés…

Depuis Marly, en Moselle, 200 tonnes de légumes sont transformées chaque mois, à destination de la plupart des hôpitaux de la région, des collectivités et des restaurants. « Nous livrons jusqu’à Lyon ou Rungis et 15 % de notre production part au Luxembourg. Ce qui est fabriqué le jour A doit impérativement être livré le jour B », explique le gérant pour qui le facteur X n’a pas sa place : « Nous travaillons avec environ 80 clients, beaucoup font des commandes quotidiennes, quoiqu’il advienne, ils doivent être livrés le lendemain. Si j’ai un chauffeur absent, j’y vais moi-même, sinon nous perdons le client. Nous n’avons pas de marge d’erreur. »

Crudimo va doubler sa surface d’exploitation

Avec 1 300 mètres carrés dont 1 150 d’ateliers et 150 de bureaux, l’entreprise manque de place. La construction d’un nouveau bâtiment de 900 mètres carrés a démarré à la fin du mois d’août pour s’achever en juin 2019, le tout sans nuire à la production quotidienne. « L’objectif est de réorganiser les ateliers existants et de désengorger l’espace de travail. Nous allons aussi acheter une ligne d’épluchage, de découpe et de conditionnement automatisée pour hausser la production », explique le descendant d’une famille de maraîchers.

« J’ai dû décliner la demande d’un client, qui voulait 3 tonnes de légumes transformés bio par semaine, car nous sommes à saturation... »

Cela permettra à l'entreprise d'accroître de 50 % ses capacités, avec un potentiel de 100 tonnes de légumes découpés de plus par mois. La machine seule, d'un montant de 600 000 €, va permettre à l’entreprise de disposer d’un matériel plus performant, automatisé, qui a pour vocation de réduire la pénibilité des salariés tout en augmentant la productivité. Avec le bâtiment, l’investissement total est de deux millions d’euros. Les espaces sociaux, salle de repos et sanitaires, vont également être réorganisés.

Un aménagement qui arrive au bon moment. « L’entreprise a 30 ans et beaucoup d’investissements sont amortis. Nous en faisons de nouveaux pour asseoir notre leadership. »

« Nous n'arrivons plus à recruter »

Crudimo privilégie les producteurs locaux, ce qui séduit ses clients. La société a d’ailleurs vu son chiffre d’affaires augmenter de 10 % en 2018 (3,8 millions d'euros) par rapport à 2017. Durant la pleine saison, Crudimo fonctionne avec les producteurs du Grand Est et descend de plus en plus vers le Sud en fonction de la saison. L’hiver, l’entreprise se fournit en Espagne ou en Italie.

Capable de pourvoir des petites quantités comme des commandes de plusieurs tonnes, Crudimo est toutefois confronté à un véritable frein, qui parasite son fonctionnement : « Nous n’arrivons plus à recruter et sommes à la recherche de huit personnes depuis longtemps. Le nouveau bâtiment, va nécessiter deux employés supplémentaires. J’ai dû décliner la demande d’un client qui voulait trois tonnes de légumes transformés bio toutes les semaines car nous sommes à saturation », concède le gérant.

Crudimo propose d’apprendre le métier à ses employés et ne recherche pas nécessairement des personnes qui ont reçu une formation adaptée aux besoins de l'entreprise. « C’est un travail exigeant, selon les commandes de la journée, il peut y avoir des heures supplémentaires à faire puisque tout doit impérativement être livré le lendemain », tient à souligner Christophe Jammas. Seule la bonne volonté est un passeport absolu pour intégrer l’effectif.

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