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Eco-mobilier commence par la Meurthe-et-Moselle pour atteindre le "zéro déchet"
Meurthe-et-Moselle # Fabrication de meubles

Eco-mobilier commence par la Meurthe-et-Moselle pour atteindre le "zéro déchet"

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Avec une expérimentation visant à « renforcer le geste de tri » du mobilier et de la literie usagée, lancée notamment en Meurthe-et-Moselle, l'éco-organisme Eco-mobilier anticipe la réglementation issue de la loi anti-gaspillage. Si les enseignes du meuble restent prudentes, les recycleurs y voient des opportunités.

Le programme "Maison du tri" d'Eco-mobilier prévoit notamment la distribution de sacs pour protéger les matelas collectés et destinés à être recyclés — Photo : © Eco-mobilier

Collecter un million de tonnes de meubles usagés par an et les valoriser à 100 % à horizon 2023. C'est l'objectif de l’éco-organisme national Eco-mobilier, agréé par les pouvoirs publics pour gérer la collecte, le tri ou encore la valorisation énergétique des meubles usagés. Une ambition ancrée notamment dans la loi anti-gaspillage de février 2020.

« Au 1er janvier 2022, les distributeurs de meubles seront tenus par une obligation de reprise des meubles usagés », rappelle Dominique Mignon, la présidente d’Eco-mobilier, qui était à Toul, en Meurthe-et-Moselle, pour faire un point d’étape sur l’expérimentation menée actuellement dans le département lorrain ainsi qu'en Charente-Maritime, Gironde, Ille-et-Vilaine et dans le Nord, autour du nouveau dispositif "Maison du tri". Un programme de collectes événementielles de mobilier usagé et de conseils qui doivent « ancrer le bon geste de tri chez les consommateurs », précise Dominique Mignon.

En Meurthe-et-Moselle, le réseau de collecte s’appuie sur 130 déchetteries, 70 magasins et 18 points de collectes dédiés. « Il faudra trouver de nouvelles adresses, identifier les lieux où cela sera possible. C’est un des enjeux », concède Dominique Mignon.

Plus de tri, plus d’emplois dédiés

Du côté des distributeurs de meubles, si on salue les objectifs, c’est la mise en œuvre qui va s’avérer compliquée. « J’ai la chance d’avoir une benne de 30 mètres cubes sur le parking du prestataire qui s’occupe de ma logistique », détaille Jérôme Steffen, le gérant d’Atlas Home, à Champigneulles. « C’est un coût pour moi et je l’assume pour rendre service aux clients, mais je ne pourrai pas aller plus loin sur la question du tri. »

Avis partagé par Jérôme Baudino, le gérant de Meubles et Nous, installé depuis quelques semaines à Ecrouves : « Les clients veulent surtout le bon prix. Rares sont ceux à être sensibilisés au recyclage, à ce qui se passe après la reprise du meuble ». Si les récentes augmentations de l’éco-participation (somme en plus du prix du produit qui finance le recyclage, NDLR) sont passées inaperçues, les distributeurs l’affirment : « Il ne faudrait pas aller encore plus haut ».

En aval de la filière, l’initiative est très bien perçue. « Tout ce en quoi je crois depuis 30 ans prend enfin une dimension particulière. Quand on songe qu’il y a encore quelques années, ces milliers de tonnes de meubles étaient enfouies… », rappelle Pierre Guyot, le président d’Envie 2E Lorraine (CA : 7 M€ ; effectif : 70), un service de collecte, recyclage et valorisation de déchets installé à Toul.

Engagé sur la question de l’insertion, le dirigeant se félicite de l’augmentation à venir des volumes, qui lui permettront de créer plus d’emplois, mais aussi de l’augmentation programmée du réemploi : « Nous fournissons déjà de la matière secondaire, qui est réutilisée dans l’industrie », rappelle Pierre Guyot, qui a prévu d’investir pour favoriser le réemploi des déchets électroménagers et électroniques.

95 % des déchets collectés valorisés

Toutes les pièces formant le tableau d’une véritable économie circulaire sont donc en place à l’échelle d’un département comme la Meurthe-et-Moselle. Reste que « les 5 % qui restent à franchir pour aller vers le zéro déchet sont les plus compliqués », rappelle Eric Weisman Morel, directeur du développement et de l’innovation chez Eco-mobilier.

Actuellement, sur les 900 000 tonnes de meubles et de matelas collectés au niveau national par Eco-mobilier, 95 % sont donc valorisés. Doté d’un budget de 260 millions d’euros financé à 100 % par l’éco-participation, Eco-mobilier compte, avec Maison du tri, atteindre ses nouveaux objectifs de 10 000 points de collecte, soit le double d'aujourd'hui.

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