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Cybersécurité : un centre alliant civils et militaires en projet à Nancy
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Cybersécurité : un centre alliant civils et militaires en projet à Nancy

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Un centre dédié à la cybersécurité va s'installer à Nancy. Alliant leurs compétences, les militaires et les forces économiques de la Métropole vont faire de ce lieu un outil pour réagir face aux cyberattaques.

— Photo : © LORIA

Difficile de faire parler la "grande muette". Mais les enjeux autour de la cybersécurité sont tels que le commandant de la Base de Défense de Nancy, le colonel Jean-Marc Régnier, a accepté de lever le voile sur le projet qu'il prépare depuis deux ans : bâtir le « East Cyber Sentry in Lorraine » (ECSL), à savoir un centre dédié à la cybersécurité mêlant des compétences civiles et militaires, un pôle de formation et la préparation d'une réserve opérationnelle. L'enjeu est de bâtir une nouvelle ligne de défense pour renforcer la cybersécurité des entreprises, des institutionnels et des unités militaires de la région Grand Est.

400 "cyber-réservistes"

Concrètement, d'ici à fin 2018, Airbus CyberSecurity va livrer une plateforme équipée d'un logiciel de simulation de cyberattaques, constituant ainsi la première pierre de ce nouveau centre. 25 "cyber-combattants" vont opérer depuis ce centre, au sein de la Base de défense de Nancy, dans le quartier Artem. Une fois équipé, le pôle de formation pourra lancer les formations de 400 "réservistes" opérationnels, soit des citoyens triés sur le volet capables de réagir en cas de cyberattaque majeure. Une deuxième phase du projet devrait permettre aux militaires de se spécialiser dans certains domaines, comme la santé ou les activités financières, pour pouvoir encore mieux réagir.

Formés par le CNAM et Telecom Nancy, les réservistes seront issus des laboratoires de recherche de la région, comme le Laboratoire lorrain de Recherche en Informatique et ses Applications (Loria), mais aussi des entreprises spécialisées dans la cybersécurité comme le nancéen Cyber-Detect ou Tracip, installé à Messein. « Dans cette sélection, la notion de confiance sera très importante », détaille le colonel Régnier. « Les vérifications vont prendre du temps. » Pas question que le premier bidouilleur informatique un peu talentueux puisse intégrer ce nouveau centre : l'Armée veut s'assurer de la probité des "cyber-réservistes".

Des collaborations avec l'Armée

« Les acteurs économiques vont bénéficier de ce centre », assure le président de la Métropole du Grand Nancy, André Rossinot. Le projet ECSL devrait en effet permettre à quelques entreprises spécialisées dans le domaine de la cybersécurité de collaborer plus étroitement avec l'Armée, leur ouvrant ainsi de nouvelles opportunités de développement. La convention signée entre la Métropole du Grand Nancy et le Ministère des Armées évoque ce projet comme « le support du développement d'une économie digitale régionale ».

Mais la métropole ne part pas de rien. Déjà en 2010, le premier laboratoire civil français de haute sécurité informatique ouvrait à Nancy, en rassemblant des chercheurs du CNRS et de l'Inria pour former le Loria. En 2017, la Métropole a consolidé ses liens avec le CISPA, un centre allemand dédié à la cybersécurité basé à Sarrebruck. Pour autant, c'est à Rennes qu'Airbus CyberSecurity a récemment choisi d'ouvrir un premier centre dédié à la cybersécurité.

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