Coronavirus : le groupe Dodo adapte ses lignes de production à la fabrication de masques
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Coronavirus : le groupe Dodo adapte ses lignes de production à la fabrication de masques

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Le groupe Dodo, fabricant d'articles de literie basé en Moselle, s’est lancé dans la production de masques à destination des professionnels. L’entreprise a modifié ses process de production et ses habitudes de travail pour en confectionner 90 000 chaque semaine.

Le groupe Dodo utilise ses lignes de production d'articles de literie (comme ici dans son usine du Mans) pour confectionner des masques à destination des entreprises et des collectivités. — Photo : Cédric Menuet - Le Journal des entreprises

A l'origine, il y a eu l’interrogation de Didier Hannaux, président du groupe Dodo (720 salariés ; 135 millions d’euros de chiffre d’affaires), pour déterminer la meilleure façon pour le fabricant mosellan d'articles de literie d’apporter sa pierre à l’édifice dans la lutte contre le Covid-19. Une interrogation qui se matérialise depuis le 10 avril par la production de 90 000 masques chaque semaine au sein de trois sites du groupe : Saint-Avold en Moselle, Le Mans dans la Sarthe, et Fontaine-au-Pire dans le Nord.

« Ce sont des masques dits alternatifs, à usage des professionnels en contact avec le public. Ils ont été testés par la Direction générale de l’armement et sont destinés aux personnels affectés à des postes ou missions comportant un contact régulier avec le public », explique le dirigeant de l’entreprise qui a adapté ses lignes de production à la fabrication de ces masques. Ils sont vendus aux entreprises et collectivités qui en font la demande. L’intégralité de la production provient du travail de la trentaine de salariés du groupe qui s’est portée volontaire pour concrétiser ce tournant emprunté par Dodo.

Un nouveau marché post-crise pour Dodo ?

Le groupe Dodo, propriétaire des marques Dodo, Drouault et Textiles Lasson commercialise habituellement ses gammes de couettes, oreillers, protection de la literie, linge de maison et lingerie de nuit. « Aujourd’hui rien n’est fixé mais, après la crise, je ne suis pas contre l’idée de diversifier mon activité vers la fabrication de masques si nous devions identifier des engagements d’achats concrets. Force est de constater que jusqu’à présent les masques ne sont pas de fabrication française. Si un nouveau marché lié aux masques venait à se créer, nous serions en capacité de nous positionner, en plus de notre activité traditionnelle », estime Didier Hannaux, qui espère surtout pouvoir relancer son activité habituelle au plus vite. À cause de la fermeture des commerçants ainsi que des hôtels, deux des segments de clientèle principaux du groupe, Dodo ne tourne encore qu’à 20 % de son activité classique, qui correspond notamment aux commandes sur le web.

Reprise progressive de l’activité traditionnelle

« Il est impossible de pronostiquer comment notre activité va évoluer mais notre façon de travailler va se trouver drastiquement modifiée pour un long moment », poursuit Didier Hannaux. Dodo a mis en place un protocole sanitaire de reprise d’activité élaboré par les services ressources humaines de l’entreprise en collaboration avec la médecine du travail. Ainsi, les salariés pourront reprendre le travail équipés de masques, de gel hydroalcoolique, de gants et en respectant des distances de sécurité. « La notion du travail pourrait être modifiée à tout jamais, s'interroge le dirigeant. Peut-être connaitrons-nous désormais des périodes où le port du masque sera obligatoire en toutes circonstances au sein des entreprises. »

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