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Coronavirus : Blanc des Vosges mise sur l'attrait pour le textile français
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Coronavirus : Blanc des Vosges mise sur l'attrait pour le textile français

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Fabricant de textile de lit, la PME Blanc des Vosges pâtit de la crise actuelle et de la fermeture de ses boutiques pendant le confinement. Pour rebondir, elle mise aujourd'hui sur une reprise de la consommation en Asie, un renforcement de ses ventes en e-commerce et sur l'attrait retrouvé pour l'industrie textile française.

Sur les 150 salariés du fabricant de linge de lit Blanc des Vosges, dont 90 couturières, 20 sont restés mobilisés tout au long de la crise pour continuer à produire — Photo : © Blanc des Vosges

Sur les 15 millions d’euros de chiffre d’affaires réalisés par le fabricant vosgien de textile de lit Blanc des Vosges, l’export pèse 25 %. Si l’Asie représente 50 % de cette activité, la marque française est vendue dans 63 pays. Depuis Gérardmer, où la société est installée depuis 1843, Jean-François Birac, PDG de Blanc des Vosges, a donc suivi de près l’évolution du déconfinement sur les marchés asiatiques : « Cette région du monde a été touchée par le Covid-19 assez tôt, dès les mois de décembre et janvier. Nous avons enregistré 50 % de pertes à ce moment-là : février a encore été compliqué mais, à partir de mars, ils sont sortis du confinement ».

Et très vite, les consommateurs asiatiques ont retrouvé le chemin des boutiques Blanc des Vosges. « En mars, nous avons retrouvé complètement l’activité que nous avions eue au mois de mars 2019 », souligne Jean-François Birac. La stratégie de développement suivie par l’entreprise a pris tout son sens, Blanc des Vosges ayant en Asie des magasins en propre qui lui permettent d’être en relation directe avec le consommateur.

4 000 parures de lit vendues en 50 minutes

En Corée du Sud, en plein confinement, Blanc des Vosges a réalisé une belle opération au mois de février en vendant 4 000 parures de lit en 50 minutes via le téléachat. Dans ce pays très connecté, les nouvelles technologies ont redirigé les consommateurs vers ce canal de distribution très dynamique, qui a une image plutôt désuète en France : en 2018, le secteur du téléachat pesait plus de 15 milliards de chiffre d’affaires en Corée du Sud et près d’un produit sur quatre y est vendu dans ce pays de 52 millions d’habitants, tous secteurs confondus. « Nous avons lancé la marque Blanc des Vosges au travers du téléachat coréen il y a deux ans », précise Jean-François Birac, qui récolte aujourd’hui les fruits de cette stratégie. Une opération similaire est en préparation pour septembre.

« 2020 devait être une année de croissance »

Une hausse des ventes en ligne

Autre signal révélateur du comportement du consommateur post-crise sanitaire : les chiffres du e-commerce chez Blanc des Vosges. « Du 15 au 30 mars, sur les marchés France, on a été quasiment à l’arrêt tous secteurs de distribution confondus, y compris sur le e-commerce », révèle Jean-François Birac. Mais une fois la sidération passée, les connexions se sont multipliées sur la boutique en ligne de la marque et se sont converties en achat. « Nous avons enregistré 30 % de hausse sur notre activité e-commerce au mois d’avril et aujourd’hui, nous sommes sur une pente autour de +40 % pour le mois de mai », se félicite le dirigeant.

Toutes activités confondues, à savoir les ventes réalisées sur les plateformes et sur la boutique en ligne en propre, Blanc des Vosges réalise 15 % de son chiffre d’affaires grâce au e-commerce. « Nous sommes présent en ligne depuis cinq ans maintenant », détaille Jean-François Birac. « C’était déjà un canal de distribution qui fonctionnait plutôt pas mal, donc ça nous encourage à continuer dans ce sens-là. »

Un positionnement "made in Vosges" porteur

Sans vouloir tirer des enseignements trop rapides sur le comportement du consommateur français, Jean-François Birac estime que les signaux sont positifs. Et si le PDG de Blanc des Vosges devait retenir un aspect positif de cette crise sanitaire, c’est la redécouverte de l’industrie textile française. « Certains semblaient avoir oublié qu’elle existait encore… », ironise le dirigeant. Cette prise de conscience s’est accompagnée d’un engagement plus ferme du consommateur, qui semble bien décidé à « faire travailler » le textile français. « C’est un geste citoyen, qui se double pour certains acheteurs d’une recherche de sécurité. Nos produits sont fabriqués dans les Vosges, c’est un acte responsable ». Si le positionnement de la PME semble plutôt porteur, Jean-François Birac sait que l’entreprise familiale devra « se réinventer très sérieusement » pour continuer « à attirer le consommateur », en continuant à mettre en avant les valeurs de la marque.

Pour Blanc des Vosges, « 2020 devait être une année de croissance », révèle Jean-François Birac. « Avec 40 % de perte de chiffre d’affaires sur les mois de mars et d’avril, c'est compromis ». Sur les 150 salariés de la PME, dont 90 couturières, 20 sont restés mobilisés tout au long de la crise pour continuer à servir les marchés à l’export. Et pour répondre à la demande massive, la société s’est mise en capacité de produire 15 000 masques barrière par semaine.

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