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Comment Techniwood veut imposer son Panobloc
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Comment Techniwood veut imposer son Panobloc

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Le fabricant de panneaux de construction bois Techniwood accumule les chantiers de références. Projet après projet, la société de François Pélissier impose le Panobloc comme une alternative crédible au béton dans la construction.

Fabriqués en usine, les Panoblocs sont ensuite assemblés sur le chantier à la manière d'un jeu de construction — Photo : © Jean-François Michel - Le JDE

« Nous avons levé 20 millions d’euros en sept ans ». Le président de la holding nancéienne Techniwood International, François Pélissier, affiche le succès de son entreprise en chiffres. Son vaisseau amiral, Techniwood, a industrialisé un système innovant de panneaux en bois pour le secteur de construction durable. Un hôtel de 120 chambres, une maison de retraite, des tours de logements à Paris : son "Panobloc" accumule ainsi les chantiers de référence, notamment en rénovation.

Avec 80 salariés et deux usines basées à Rumilly (Haute-Savoie) et Nomexy (Vosges), la société a bouclé l’exercice 2017 avec 4,6 M€ de chiffre d'affaires, s’apprête à terminer l’année à 7,7 M€, et devrait atteindre les 10 M€ en 2019. « Nous sommes sur des croissances annuelles de l’ordre de 40 % », précise le président de Techniwood, qui semble pourtant trouver le temps long : bousculer le cartel du béton prend beaucoup plus de temps que prévu. « Dans tous les pays européens, la construction bois pèse déjà 25 %. Aux États-Unis, c’est 80 %, détaille François Pélissier. En France, on est à 5 %… »

Créer de la valeur dans la filière bois

Peu, voire pas aidé par le législateur, le président de Techniwood veut croire que la construction durable va répondre dans les années à venir à la formule « PE3 », pour « Performance écologique, énergétique et économique ». « Chacun de ces paradigmes ne fonctionne pas sans les deux autres. Et aujourd’hui, nous avons l’impérieuse nécessité de nous y mettre », estime François Pélissier.

En assouplissant l’application des réglementations thermiques en 2015, le gouvernement de l’époque avait donné un coup d’arrêt au développement de la construction bois : « D’un seul coup, un projet sur deux est repassé sur du béton », se souvient François Pélissier. Un chiffre peut réussir à faire perdre son calme au dirigeant : le déficit commercial de la filière bois en France, qui s’élève à 2,4 milliards d’euros. « On vend du bois et on rachète du parquet. Nous devons pouvoir créer de la valeur avec le bois des forêts françaises. »

Comme un jeu de construction

Sur les hauteurs de Nancy, à Maxéville, le chantier de l’Océanis 4, un immeuble de bureaux constitués de deux îlots de 1 500 m2 fait figure de nouvelle référence pour Techniwood. Cet immeuble, la quatrième tranche du programme situé dans l’Ecoparc, est construit en Panobloc. Constitué d’un treillis de lames de bois croisées et décalées et d’un remplissage isolant adapté, le panneau intègre menuiseries et parements et « permet d’avoir des chantiers plus propres, plus sûrs. Il suffit de les assembler, à la manière d’un jeu de construction », détaille François Pélissier.

La performance du matériau se concrétise dans la mise sur le marché : « L’Océanis sera proposé à 135 euros du mètre carré, avec des charges qui ne dépasseront pas 10 euros du mètre carré », détaille François Suty, dirigeant d’Acte CBRE à Nancy, chargé de la commercialisation de l’immeuble. « Aujourd’hui, pour un preneur, un niveau de charges bas fait la différence. »

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