Comment l'usine Bonduelle de Saint-Mihiel veut en finir avec les accidents du travail
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Comment l'usine Bonduelle de Saint-Mihiel veut en finir avec les accidents du travail

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Investissements dans des postes de travail plus ergonomiques et mise en place d'ateliers réunissant les 192 salariés de l'usine : à Saint-Mihiel, dans la Meuse, le fabricant de salades en sachets Bonduelle veut éradiquer les accidents du travail.

Les 192 salariés de l'usine Bonduelle de Saint-Mihiel ont participé à une journée dédiée à la sécurité : pour l'occasion, la production a été arrêtée — Photo : © Bonduelle

Des 8 000 m2 de l’usine Bonduelle de Saint-Mihiel, qui abritent cinq lignes de lavage et huit lignes d’ensachage, ce sont plus de 10 000 tonnes de produits finis qui sortent chaque année, soit 66 millions de sachets de salades prêts à l’emploi. Revendiquant la place de numéro un en Europe avec 20 % de parts de marché, le groupe nordiste, qui affiche un chiffre d’affaires en croissance de plus de 20 %, pour atteindre 2,7 milliards en 2018, fait face à une concurrence importante.

Aller vers le zéro accident

Mais la recherche de la compétitivité n’empêche pas de penser à l’essentiel : « Nous avons arrêté la production de 8h à 18h, soit une journée complète pour aborder la question de la sécurité au travail, à travers six ateliers thématiques », détaille Jean-Sébastien Denis, directeur de l’usine Bonduelle de Saint-Mihiel. Avec des postes comportant des opérations de découpe ou encore de la manutention, l’activité implique un certain risque. Et ce n’est pas la trajectoire déjà enclenchée, avec un taux de fréquence des accidents du travail qui a diminué de 50 % en 5 ans, qui va satisfaire le directeur : « Nous voulons aller vers le zéro accident », insiste Jean-Sébastien Denis, qui déplore les cinq accidents survenus l’été dernier.

« Le travail que nous avons mené porte essentiellement sur les comportements. Il s’agit, pour les salariés, de repérer les comportements hors standards et d’être capables d’intervenir. » L’outil de production est aussi révisé dans cette optique : un tiers des investissements réalisés chaque année dans l’usine sont dédiés à l’amélioration ergonomique des postes de travail, soit « une enveloppe d’environ 1,2 million d’euros », révèle Jean-Sébastien Denis. « Nous avons par exemple modifié des convoyeurs trop inclinés qui induisaient une mauvaise posture. »

Un électrochoc dans le climat social

Imaginée par la direction et notamment par Amandine Colin, coordonnatrice sécurité du site, cette journée, baptisée « We feel good », doit être un point de départ : « Les ateliers vidéo pourront être ré-exploités, par exemple pour accueillir de nouveaux collaborateurs », imagine Jean-Sébastien Denis. De même, l’atelier théâtre, dont l’objectif était de libérer la parole, permet aussi de rassembler les bonnes idées des 192 salariés. « Sincèrement, cette journée a été un électrochoc dans le climat social de l’entreprise », assure Jean-Sébastien Denis, qui songe déjà à une prochaine édition, sous un format renouvelé.

Un engagement qui porte déjà ses fruits : c’est en impliquant les salariés que l’usine a pu réduire de 8 % sa consommation d’eau par tonne produite en deux ans. « Nous faisons remonter les bonnes pratiques », précise le directeur, afin notamment de faire profiter de l’expérience acquise en matière de sécurité, les deux autres usines du groupe qui ensachent de la salade sur le territoire français.

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