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Comment le leader français de la margarine St Hubert réduit sa consommation d'énergie
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Comment le leader français de la margarine St Hubert réduit sa consommation d'énergie

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Devenir neutre en carbone, ou plus concrètement, compenser toutes ses émissions de gaz à effets de serre : un objectif impossible pour un site de production industrielle ? C’est pourtant le défi relevé par St Hubert, basé à Ludres, en banlieue de Nancy. Une démarche qui passe par la baisse de sa consommation de gaz. Le producteur de margarine l'a déjà diminuée de 30 % en trois ans, grâce à quelques recettes simples.

90 % des salariés de St Hubert à Ludres ont été formés aux enjeux de l’efficacité énergétique — Photo : © L’Œil Créatif

St Hubert, le leader français de la margarine, vise la neutralité carbone à l’horizon 2020. Le calcul de ses émissions, réalisé en partenariat avec l’Institut des corps gras (ITERG), guide la stratégie de l’usine basée à Ludres, dans l’agglomération de Nancy, unique site de production du groupe.

La réussite de cet objectif implique notamment pour St Hubert, propriété depuis janvier 2018 d’un consortium associant les chinois Fosun et Sanyuan, d’abaisser sa consommation d’énergies fossiles. Sur les trois dernières années, l’usine, qui emploie 100 personnes pour un CA groupe de 123 millions d’euros, a abaissé sa consommation de gaz de 30 %. Ses besoins énergétiques avoisinent désormais 12 mégawattheures par an (deux tiers d’électricité, un tiers de gaz). Elle a obtenu ce résultat en actionnant trois leviers : l’investissement dans des équipements de récupération de la chaleur fatale, la suppression de la vapeur sur l’ensemble des procédés et le remplacement d’anciennes chaudières.

Au cours de cette période, le propriétaire des marques St Hubert 41 ou St Hubert Oméga 3 a également modifié ses approvisionnements. Il se fournit désormais en opercules aluminium, ainsi qu’en barquettes et couvercles en plastique, non plus en Italie ou en Allemagne, mais en France. Enfin, le groupe indique privilégier la filière hexagonale pour ses achats d’huiles de colza et de lin.

Management de l'énergie à tous les niveaux de l'usine

Afin d’atteindre son objectif « zéro carbone », le site qui fabrique en moyenne 30 000 tonnes de margarine et d’alternatives végétales à la crème, doit continuer sur sa lancée. La démarche de certification ISO 50001 pour le management de l’énergie, décrochée début 2019, lui a permis de structurer davantage son organisation interne.

Une équipe « énergie » a été mise en place, coanimée par Olivier Le Clair, responsable HSE, et Julien François, technicien-automaticien. « Auparavant l’énergie restait l’affaire du service maintenance. Nous avons impliqué l’ensemble des fonctions, afin que chaque salarié puisse être acteur de cette procédure d’amélioration continue », livre Olivier Le Clair. Une formation dispensée en interne a également permis de former 90 % des salariés aux enjeux de l’efficacité énergétique.

Plan d'action pour améliorer les procédés industriels

Concernant les procédés industriels, un plan d’action en trois volets a été défini. Tout d’abord, St Hubert a obtenu une vision plus fine de ses consommations, en installant davantage de sous-compteurs d’énergie. Et, parce que les actions les plus simples s’avèrent parfois les plus efficaces, l’entreprise œuvre également à réparer les fuites d’air comprimé, dont le coût atteint 10 000 euros par an.

Enfin, St Hubert planche sur le remplacement de son second système de réfrigération à ammoniac pour 800 000 euros d’investissement. En effet, ces installations de production de froid pèsent 40 % des consommations électriques du site, devant les procédés industriels (20 %), les équipements informatiques et l’éclairage (17 %). La nouvelle unité permettra la récupération de chaleur fatale, afin de préchauffer l’eau utilisée dans les procédés.

Au final, l’entreprise ambitionne d’abaisser encore de 12 % sa consommation énergétique en deux ans. Cet objectif pourrait toutefois être ajusté en fonction de sa charge industrielle.

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