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Comment Delipay va sécuriser les transactions issues du web
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Comment Delipay va sécuriser les transactions issues du web

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Thomas Barusseau vient de créer sa start-up Delipay. Alors que sa commercialisation interviendra en septembre prochain, le dirigeant, via cette application de sécurisation des transactions et livraisons entre particuliers, espère dégager entre 500 000 et 750 000 € de CA à horizon 2021.

Thomas Barusseau travaille notamment avec le Laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications (Loria) pour développer Delipay — Photo : © Jonathan Nenich

Le créateur

À bientôt 40 ans, Thomas Barusseau a partagé sa vie entre l’Afrique de l’Ouest et la France. « Une expérience enrichissante qui apprend la gestion du stress et qui m’a permis de construire un réseau commercial solide en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Burkina Faso », affirme-t-il. Cet ancien responsable de projets régulateurs au sein de la banque luxembourgeoise JP Morgan a décidé en 2018 de monter sa start-up. Avec son associé Robin Charlier, 50 000 € de fonds propres et un peu plus de 200 000 € d’aides de Bpifrance, du Réseau Entreprendre Lorraine, de la Région Grand Est et de la PFIL, les deux hommes ont monté Delipay en juillet dernier.

Le projet

Alors qu’il vend son appareil photo sur le site Le Bon Coin à un particulier en Haute-Savoie, Thomas Barusseau constate la complexité de l’opération : des dizaines de messages pour entretenir une pseudo-confiance, envoyer le matériel et espérer pour être payé ensuite. C’est ainsi que l’idée de Delipay émerge : « c’est une solution de sécurisation des transactions et livraisons entre particuliers. Mais nous pouvons aussi gérer les échanges entre TPE. Nous utilisons la blockchain (technologie de stockage et de transmission inviolable où les actions sont validées par l’ensemble de ses utilisateurs, NDLR). Les identités du vendeur et de l’acheteur sont vérifiées. Le produit vendu est déposé dans un point relais partenaire, que ce dernier vérifie, avant d’être expédié à l’acheteur », expose le dirigeant. Selon la Direction générale des entreprises (DGE), 70 objets inutilisés par foyers ne sont pas vendus par peur de ne pas être payés ou reçus, ce qui représente un marché estimé à 12 milliards d’euros en France. Delipay, en échange d’une commission de moins de 10 €, payée soit par l’acheteur soit par le vendeur, selon leur arrangement, sécurise la vente et élimine, grâce à la blockchain, nombre d’intermédiaires. « Si vous écrivez dans la blockchain que l’animal qui part de Roumanie est un cheval et qu’à l’arrivée c’est un bœuf, c’est qu’il y a eu un problème. Il est impossible de trafiquer les documents. Ou alors, tout le monde sait quand ça s’est produit », explique Thomas Barusseau en référence à la fraude à la viande de cheval de 2013.

Les perspectives

La start-up de huit employés basée à Metz, dont l’application pourra être téléchargée en septembre prochain, rêve de pouvoir être reliée aux marketplace du web et que sa solution y soit proposée. Delipay, qui se matérialise sous la forme d’une application mobile, vise un public de masse pour être rentable : « Nous voulons gérer 300 000 transactions par an », explique le chef d’entreprise qui doit sortir 500 000 € par an pour le fonctionnement de l’application. Pour 2021, Delipay qui prépare une levée fonds de 300 000 €, espère réaliser entre 500 000 et 750 000 € de CA. « Des millions de transactions sont menées chaque année en France. Mais nous visons aussi les marchés belges et luxembourgeois. Notre solution peut devenir internationale. Avec un CA d’un million d’euros, nous serions à l’équilibre », expose celui qui garde à l’esprit l’idée de se développer en Afrique de l’Ouest, « un territoire qui partage le franc CFA comme monnaie unique, ce qui permet de nombreuses transactions ».

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