Moselle
Comment BW Industrie s'est saisi de la robotisation pour accroître son activité
Moselle # Industrie # Innovation

Comment BW Industrie s'est saisi de la robotisation pour accroître son activité

S'abonner

La PME BW Industrie, basée à Sarrebourg, en Moselle, a pu compter sur son activité de dégraissage industriel et sur sa forte robotisation pour continuer de tourner pendant la crise du coronavirus. Faisant partie de l’identité de l’entreprise, les robots ont lui permis d’augmenter son chiffre d’affaires de 70 % en neuf ans.

Si les cobots de BW Industrie ne peuvent porter des charges lourdes, ils peuvent réaliser les tâches répétitives indéfiniment et avec une grande précision — Photo : BW Industrie

Si BW Industrie a pu continuer de produire en pleine crise sanitaire, c’est parce que la PME de 40 employés intègre des robots dans ses process depuis toujours. « C’est dans l’ADN de notre entreprise de miser sur la robotisation », introduit Laurent Wagner, automaticien de formation et dirigeant de BW Industrie. Basée à Sarrebourg (Moselle), l’entreprise qui opère dans le dégraissage industriel (65 millions de pièces par an), l’usinage de pièces, en petites et grandes séries et la robotisation, est parvenue à décupler son activité grâce aux cobots.

Usine du futur avant l’heure

Depuis 2011, BW Industrie a intégré quatre cobots, ou robots collaboratifs, qui ont permis de faire progresser le chiffre d’affaires de 70 % en neuf ans, pour culminer aujourd’hui à 5,6 millions d’euros. Avec cette croissance, l’embauche a également augmenté de 50 % en neuf ans, pour passer de 26 à 40 employés. « Avant la cobotique, nous misions déjà sur des robots, mais pas collaboratifs. Les cobots permettent de faire les tâches répétitives. Ils sauvegardent les opérateurs des troubles musculosquelettiques et induisent une montée en compétences de tous. Ils sont au service de l’homme », décrit le dirigeant. Une gymnastique de l’esprit plutôt que du corps puisque la gestion des cobots stimule l’intellect tout en étant accessible : « Ils restent simples à maîtriser. Deux jours de formation suffisent. Ils sont un vecteur de confiance auprès des clients qui peuvent constater que l’entreprise est à la pointe technologiquement. »

En pleine période de confinement, l’entreprise qui travaille notamment avec des équipementiers automobiles comme Mahle, Allgaier ou ThyssenKrupp, mais aussi des industriels allemands comme Bosch, a pu compter sur son activité de dégraissage industriel pour continuer de tourner. « C’est un marché de niche. Nous avons peu de concurrence, donc cette activité qui représente 30 % de notre chiffre d’affaires et qui est une tendance de fond a été peu impactée », se réjouit le dirigeant. BW Industrie, qui a en revanche vu son activité d’usinage ralentir au début de la crise sanitaire, a tout de même pu compter sur ses cobots pour maintenir un minimum de production en permanence.

Ambassadeur de la cobotisation

En janvier, la PME mosellane a créé Robotindus, une filiale qui intervient comme intégrateur de robots collaboratifs et industriels pour les entreprises. « Elle a pour vocation d’intégrer les robots fabriqués par l’entreprise danoise Universal Robot. Nous traitons les demandes de clients qui ont besoin d’automatiser une tâche en proposant le robot adapté », indique Laurent Wagner.

« Les cobots permettent de faire les tâches répétitives. Ils sauvegardent les opérateurs des troubles musculosquelettiques et induisent une montée en compétences de tous. »

La robotisation gagne le monde industriel à l’échelle mondiale : 420 000 robots ont été vendus en 2018 selon l’International Federation of Robotics, et plus de 600 000 devraient l’être en 2021. Mais la France reste en retard, avec 150 robots pour 10 000 employés quand l'Allemagne en compte plus du double (330 robots pour 10 000 employés) et la Corée du Sud quatre fois plus (700 pour 10 000 employés). Avec ses quatre cobots pour 40 employés, le ratio de BW Industrie atteint 10 %. « Bien qu’en retard, le mouvement est lancé », positive toutefois Laurent Wagner pour parler de l’Hexagone.

Moselle # Industrie # Innovation