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Chrysalis affine sa stratégie pour entrer en Bourse
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Chrysalis affine sa stratégie pour entrer en Bourse

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Annoncée début 2020, bousculée par la crise sanitaire, l’entrée en Bourse du concepteur et fabricant d’éclairage urbain basé à Custines, Chrysalis, devrait être effective d’ici à l’été.

Adrien Marchal a lancé Chrysalis avec son père, Robert Marchal, en 2016 — Photo : Jean-François Michel

"Nous voulons retrouver notre place." Le président de Chrysalis, Adrien Marchal, reste fidèle à son objectif : fabricant et concepteur d’éclairage public né des cendres de 3E International, société basée à Custines qui a pesé jusqu’à 60 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 200 salariés, Chrysalis veut "dépasser les 10 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici 4 à 5 ans". Conscient d’être encore "tout petit" par rapport aux leaders du marché, qui pèsent près de 90 millions d’euros de chiffre d’affaires, Adrien Marchal, qui a bouclé l’exercice 2020 sur un petit tassement de l’activité de 2 %, pour finir à 4,5 millions d’euros de chiffre d’affaires, compte poursuivre la trajectoire de croissance démarrée depuis la reprise des actifs de 3E International en 2016 : +150 % en 2018 et +40 % en 2019.

"Nous sommes parfaitement capables de continuer à nous développer à un rythme soutenu", estime le président de Chrysalis. "Mais aujourd’hui, je veux aller encore plus vite, et c’est pour cela que nous préparons notre introduction en Bourse." Initiée par le banquier d’affaires Louis Thannberger, l’introduction est aujourd’hui assistée par Alex Champeil, le PDG de la société bordelaise Champeil, qui va jouer le rôle de "Listing Sponsor", soit l’assistance et l’accompagnement nécessaires pour préparer l’entreprise dans le cadre de sa première cotation.

D’abord une augmentation de capital

Si rien n’est encore arrêté, Chrysalis pourrait s’introduire sur Euronext Access, ce compartiment devant permettre aux sociétés de petites tailles de s’acclimater au fonctionnement de la Bourse. "Mais j’estime que Chrysalis pourra rapidement aller vers Euronext Growth, du fait de la valeur patrimoniale de l’entreprise", précise Alex Champeil. Cette plateforme, créée par Euronext Paris, s’adresse aux PME, et leur permet de lever des capitaux avec moins de contraintes que sur le marché réglementé. Avant la première cotation, qui doit être effective d’ici à l’été, le président de Chrysalis va boucler rapidement une augmentation de capital auprès d’investisseurs privés, pour un montant compris entre 500 000 et 1 million d’euros, une stratégie choisie pour faire la "preuve de la capacité de l’entreprise à faire de la croissance rentable".

Le système d’éclairage Lolita a été décliné en plus de 250 modèles — Photo : Jean-François Michel

Une fois cette étape franchie, restera à préciser les modalités exactes de l’introduction : la valorisation devrait être fixée à une somme comprise entre 4,5 et 5 millions d’euros, pour une part ouverte du capital qui pourrait aller de 10 à 20 %. "Encore une fois, rien n’est figé", insiste Alex Champeil. "Dans une première phase, nous voulons jouer la sécurité, pour laisser la valorisation monter et ensuite, lever des capitaux de manière très importante."

Un marché français à 500 millions d’euros

La confiance dans la capacité de Chrysalis à faire de la croissance s’appuie non seulement sur un outil industriel qui a été capable de réaliser 60 millions d’euros de chiffre d’affaires, à l’époque de 3E International, mais aussi sur une innovation : Lolita. "Contrairement à nos concurrents, nous sommes repartis d’une feuille blanche pour concevoir nos solutions d’éclairage, en tenant compte des évolutions technologiques", souligne Adrien Marchal. Le système Lolita a été conçu autour de l’innovation de rupture qui a bouleversé le marché de l’éclairage : la LED. Sur les 8 premiers salariés de Chrysalis, quatre étaient affectés au bureau d’études, avec pour objectif d’imaginer les luminaires du futur dans les villes : au final, l’électronique est séparée du bloc optique, l’installation et la maintenance sont facilitées et le design du produit permet de le décliner en fonction des souhaits des clients.

Soucieux de démontrer au marché l’avance prise, les équipes de Chrysalis multiplient les nouveautés au catalogue : jusqu’à 50 déclinaisons ont été imaginées en 2020, sur un total de plus de 250 modèles disponibles. Seule ombre au tableau, Chrysalis opère sur un marché qui pèse environ 500 millions d’euros par an, où les cycles de décision dépendent des collectivités : de 6 mois à 2 ans, avec une tendance qui se détériore en année électorale. "Les premiers mois de 2021 laissaient entrevoir une nouvelle chute des appels d’offres", précise Adrien Marchal, qui rappelle que le marché a déjà chuté de 25 % en 2020. "Mais nous venons tout juste de rentrer de très grosses commandes, avec plus de 1 000 luminaires à produire, quand notre panier moyen est à 5 ou 6."

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