Caisse d'Épargne : La fusion avec l'Alsace est lancée
# Finance # Fusion-acquisition

Caisse d'Épargne : La fusion avec l'Alsace est lancée

S'abonner

Les Caisses d'Épargne Lorraine Champagne- Ardenne et d'Alsace ont voté un projet de fusion. Les travaux pour mettre sur pied le projet doivent durer un an.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Après la Banque Populaire Alsace-Lorraine-Champagne, créée en 2014, un autre rapprochement va avoir lieu au sein du groupe BPCE dans la région. Les Caisses d'Épargne Lorraine-Champagne-Ardenne (CELCA) et Alsace ont en effet voté, par le biais de leurs conseils d'orientation et de surveillance (COS) respectifs, le lancement de la fusion de ces deux établissements bancaires dans un pacte fondateur. La fusion juridique est prévue en avril prochain. « Nous allons travailler durant un an, pour établir des bilans de compétences, éviter les doublons, nous serons épaulés par des cabinets extérieurs », explique Benoît Mercier, président du directoire de la CELCA, et nommé chef de projet de la fusion. Une conférence de presse a été organisée le 15 mai à Metz pour annoncer ce rapprochement, la Caisse d'Épargne d'Alsace a fait de même à Strasbourg un peu plus tard dans la journée. Une annonce réalisée, « après plusieurs années de discussions, mais suite à la réforme territoriale, nous avons jugé que le moment était venu de nous rassembler, afin de peser plus lourd dans la région Grand Est. Les deux établissements sont en bonne santé, l'objectif de cette fusion est justement d'être plus fort et plus important sur les marchés d'un point de vue stratégique et compétitif. Les Caisses de Lorraine et de Champagne-Ardenne avaient fusionné il y a dix ans, « sans aucun problème, nous avions conservé les bassins d'emplois, et nous allons faire de même avec ce nouveau rapprochement », appuie Francis Henry, président du COS de la CELCA. « Dans l'ensemble, la Caisse d'Épargne Alsace pèsera pour 1/3 et la CELCA les 2/3 restants. Nous serons également majoritaires au sein de la gouvernance. » Seule ombre au tableau, Metz perd le siège social au profit de Strasbourg. « Mais les bassins d'emplois seront respectés », assurent Lorrains-Champardennais et Alsaciens. Autrement dit, pas de suppressions de postes sont à prévoir.

100 millions d'euros de résultat net

La future banque représentera plus de 3.100 collaborateurs et 358 agences, comptera plus de 1,7 million de clients et près de 436.822 sociétaires. « Elle réalisera près de 564 millions d'euros de Produit net bancaire (PNB) et près de 100 millions d'euros de résultat net. À titre de comparaison, la BPALC, devenue la troisième banque du réseau des Banques Populaires, affiche un PNB de 552,6 millions d'euros pour 2016. Du côté alsacien, on explique que les « réflexions ont été ouvertes en septembre dernier au moment où nous devions dessiner un nouveau plan stratégique pour la période 2018-2021. Dans un contexte de taux bas accompagné d'une pression réglementaire qui s'accroît et d'un changement de comportement des clients, l'agrandissement du périmètre de la Caisse a été évoqué » expose Astrid Boos, présidente du Comité d'orientation et de surveillance/COS de la Caisse d'épargne (CE) Alsace. Patrick Ibry, nouvellement nommé Président du directoire de la CE d'Alsace, ajoute quant à lui que cette fusion vise « à permettre des mutualisations et des synergies pour se préparer aux défis de la digitalisation de demain ». Martial Bellon, Président du Comité Audit et Conseil de la CE Alsace insiste de son côté sur le fait que « la fusion est la combinaison d'une démarche participative entre une décision politique de la part des élus du COS et celle des membres du directoire ». Même si la structuration des marchés n'est pas la même, « nos établissements sont complémentaires. Sur le marché des entreprises, la CE d'Alsace dispose d'une clientèle composée de PME alors que la CELCA compte de grandes entreprises. Notre rapprochement est donc sain et voulu et ne répond pas à des raisons comptables ».

Une centaine de start-ups accompagnées par la CELCA

Concernant les résultats de la CELCA pour l'année 2016, « ils sont solides dans un contexte défavorable », explique Benoît Mercier. « Les encours de collecte sont stables à 22 Mds?, et les encours de crédits en augmentation, à 11,7 milliards d'euros. » La CELCA a accordé plus de 2,5 milliards de crédits nouveaux, dont 800 millions d'euros aux entreprises et institutionnels. Le PNB s'élève à 384 M?, et le résultat net s'affiche à 66 millions d'euros. La CELCA poursuit également son développement dans le digital, « nous accompagnons une centaine de start-ups régionales avec le dispositif Néobusiness, sur lequel notre caisse a été pionnière », ajoute Benoît Mercier. Il s'appuie aussi sur des Hub Néobusiness répartis dans des incubateurs et des sites comme TCRM-Blida à Metz ou la Paddock à Nancy. Un Passeport digital à destination des salariés a également été lancé le 12 mai, qui leur permet de se former au digital et aux innovations numériques. Le siège messin de 5.400 m², inauguré en 2013, consacré « Pôle numérique et innovation », accueillera la Digital Academy.

# Finance # Fusion-acquisition