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Bois : La Métropole veut croquer une part des 450 millions d'euros des investissements d'avenir
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Bois : La Métropole veut croquer une part des 450 millions d'euros des investissements d'avenir

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C’est en s’appuyant sur une citation d’Emile Gallé, artiste et industriel nancéien du XIXe siècle, que le président de la Métropole du Grand Nancy, André Rossinot, a imaginé le projet « Des hommes et des arbres » et décroché le label "Territoire d’innovation de grande ambition" : « Nos racines sont au fond des bois, parmi les mousses, autour des sources ».

Si le projet « Des hommes et des arbres » est retenu, les premières réalisations concrètes interviendront dès 2020 — Photo : Métropole du Grand Nancy

Encore une idée fumeuse, qui ira rejoindre la longue liste des projets mort-nés ? Peut-être pas… Avec ce projet « Des hommes et des arbres », la métropole du Grand Nancy vient de décrocher le label "Territoire d’innovation de grande ambition", dans le cadre d’un appel à manifestation d’intérêt organisé par la Caisse des dépôts qui permettait de répondre au troisième programme d’investissement d’avenir, le PIA 3. Pour l’instant, les 380 000 euros de subventions décrochées serviront à financer des études visant à affiner le projet. La dernière manche se jouera dans neuf mois, quand les dix projets retenus seront dévoilés. Le projet « Des hommes et des arbres », dont le coût global est estimé à 100 millions d'euros sur 10 ans, pourrait alors se voir attribuer jusqu’à 40 millions dans le cadre du PIA 3.

Un foisonnement d’idées

Concrètement, qui y a-t-il dans ce projet qui mérite d’engloutir des sommes pareilles ? L’enjeu n’est ni plus ni moins que de « métamorphoser le territoire grâce à son capital forestier et végétal ». Englobant tout le territoire du Grand Nancy mais aussi une bonne partie du sud de la Lorraine avec Epinal et les Vosges, le projet rassemble 75 acteurs publics et privés, dont 21 entreprises et 1 500 chercheurs. Parmi les industriels, on trouve Norske Skog, Pavatex, Daum ou encore Techniwood. Son dirigeant, François Pélissier, qui est aussi président de la CCI de Grand Nancy Métropole, estime que le Sud lorrain doit « reprendre sa place » dans la gestion du capital forestier à l’échelle européenne.

« Le CLT, le fameux bois lamellé croisé qui fait référence pour la construction bois, a par exemple été inventé par un membre de la famille Prouvé, à Nancy. Mais son invention a été développée par les Autrichiens, qui sont aujourd’hui la référence », rappelle François Pélissier. « Nous devons retrouver notre leadership. » Le projet vise non seulement à créer des démonstrateurs industriels pour le domaine de la construction en bois, mais cible aussi les secteurs de la santé, de l’ameublement, de la chimie ou encore du tourisme. Un foisonnement assez délicat à saisir, mais qui semble justement faire la richesse du projet.

L’exemple du Vorarlberg

Dans l’esprit de tous les partenaires, un exemple à suivre : celui du Vorarlberg, en Autriche. En 30 ans, cette région de 370 000 habitants a su se reconvertir pour devenir un pôle de référence pour la construction en bois. En Lorraine, la filière bois, qui pèse 4,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires, voit encore trop souvent d’autres bénéficier de la valeur ajoutée créée par la ressource forestière. « Nous avons maintenant neuf mois pour faire nos preuves », conclut François Werner, vice-président de la Métropole du Grand Nancy.

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