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Avec les Jeux Olympiques de Paris 2024, les capsules d'Urbanloop veulent s'offrir une vitrine
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Avec les Jeux Olympiques de Paris 2024, les capsules d'Urbanloop veulent s'offrir une vitrine

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Étape supplémentaire dans le déploiement des capsules d’Urbanloop : ce moyen de transport imaginé par un regroupement d’écoles d’ingénieurs de l’Université de Lorraine pourrait être installé pour desservir un site olympique de Paris 2024.

Les capsules d’Urbanloop détiennent le record du monde de la plus faible consommation énergétique au kilomètre pour un véhicule autonome sur rail — Photo : Jean-François Michel

"Tant que nous présentions le projet sur papier, personne ne comprenait rien", concède Jean-Philippe Mangeot, le directeur du projet Urbanloop, ce système de transport visant à faire circuler des capsules de deux places sur des rails interconnectés, imaginé par les écoles d’ingénieurs de Lorraine INP et développé par la SAS Urbanloop, installée à Vandoeuvre-lès-Nancy. "Maintenant, avec ce circuit, avec des capsules qui tournent, c’est beaucoup plus facile à expliquer."

Le 28 mai, sur une boucle de plus d’un kilomètre installée en Meurthe-et-Moselle sur la Plaine Flageul à Tomblaine, l’équipe du projet Urbanloop a fait tourner trois capsules devant le ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari : l’une d’entre elles était équipée d’appareils de mesures visant à mesurer la consommation. L’objectif était de battre le record du monde de la plus faible consommation énergétique au kilomètre pour un véhicule autonome sur rail, en passant sous la barre du centime d’euros par kilomètre.

"Nous savions que c'était possible"

Après un tour de piste, les résultats sont tombés : la capsule d’Urbanloop a consommé 0,05 kWh par kilomètre, avec une pointe à 52 km/h sur le parcours. À 8,5 centimes d’euros du kWh, soit un tarif "entreprise" standard, le pari est gagné : le coût au kilomètre est ramené à 0,47 centime d’euros, un résultat rendu possible par l'utilisation de moteurs électriques synchrone à aimant, une technologie utilisée dans les drones, les trottinettes électriques ou encore les scooters électriques. "Nous savions déjà que c’était possible", glisse malicieusement Jean-Philippe Mangeot, "mais il fallait le prouver à tout le monde".

Le ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a pu tester le système développé par Urbanloop — Photo : Jean-François Michel

Devant les caméras et les micros tendus, Jean-Baptiste Djebbari a confirmé l’engagement de l’État : le projet Urbanloop a été retenu pour desservir le stade nautique de Vaires-sur-Marne, dans le cadre des Jeux Olympiques de Paris 2024. Si tout est encore au stade des études de faisabilité, le ministre a assuré qu’Urbanloop était "le bon projet, au bon moment" pour ce type de desserte.

Concrètement, la boucle Urbanloop envisagée devra permettre de relier la gare RER A de Noisiel au stade nautique, soit un parcours de "trois à quatre" kilomètres pour un engagement financier de l’État qui pourrait aller "d’un à 10 millions d’euros", selon Jean-Philippe Mangeot, qui assure que "tout est cranté pour que cette première boucle existe" pour les JO de 2024. Permettant ainsi au projet de s’offrir une vitrine de taille mondiale.

À Nancy, le président de la Métropole s’est aussi positionné : Mathieu Klein a confirmé que sa collectivité allait débourser 45 000 € pour engager les études de faisabilité nécessaires au chantier de trois boucles. "Je pourrais en dire plus quand les études seront terminées", a indiqué Mathieu Klein, qui estime que des capsules Urbanloop pourraient circuler dans la Métropole du Grand Nancy d’ici "3 à 4 ans". Les réflexions menées à Nancy portent sur la desserte du plateau de Brabois, de la commune de Tomblaine mais aussi d’une zone d’activité, en complément du réseau de transport traditionnel.

Vers deux levées de fonds consécutives

Le projet Urbanloop, qui a déjà rassemblé un million d’euros pour arriver jusqu’à ce record du monde et ce circuit de test à Tomblaine, s’apprête maintenant à passer à l’échelle industrielle. Une étape cruciale, pour laquelle Jean-Philippe Mangeot et son équipe s’apprêtent à boucler dans les mois à venir un tour de table pour un montant d’un million d’euros, qui devra être suivi d’une nouvelle levée de fonds d’un million d’euros. "Ce sont les montants nécessaires pour être prêt à produire", assure le directeur du projet Urbanloop.

Les tests sont menés sur un circuit installé sur la Plaine Flageul, à Tomblaine — Photo : Jean-François Michel

Au capital d’Urbanloop, en plus des deux fondateurs, de l’Université de Lorraine et d’investisseurs privés, on trouve ALP, la société de conseils et d’investissement appartenant à Anne Lauvergeon, qui est par ailleurs présidente du Conseil de l’école d’ingénieurs Mines Nancy. "J’ai fait partie des sceptiques", avouait Anne Lauvergeon lors de l’événement organisé autour du record du monde. Mais l’ancienne présidente du directoire d’Orano estime aujourd’hui que les capsules d’Urbanloop peuvent être une "solution à des problèmes divers" liés à la mobilité.

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