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Avec la reprise d’Homeloop, le groupe immobilier Benedic veut "monter dans le train du digital"
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Avec la reprise d’Homeloop, le groupe immobilier Benedic veut "monter dans le train du digital"

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Le groupe familial messin Benedic Immobilier vient de prendre le contrôle de la start-up parisienne Homeloop, qui se présente comme "le pionnier de l’achat immobilier instantané" en France.

Thierry Benedic, PDG du groupe messin Benedic Immobilier — Photo : Jean-François Michel

Marché embryonnaire en France, l’achat immobilier instantané ou "iBuying" a déjà convaincu les Américains : le pionnier Opendoor, lancé en 2014, pèse aujourd’hui 8 milliards de dollars de chiffre d’affaires. "Le principe du iBuying, c’est d’automatiser l’achat d’un bien", explique Thierry Benedic, le PDG du groupe messin Benedic (150 salariés, 15 millions d’euros de chiffre d’affaires). Mi-septembre, le dirigeant a repris la start-up Homeloop, qui opérait depuis 2016 comme iBuyer dans quatre villes françaises. "L’estimation du bien se fait en ligne et, si le client est éligible et souhaite toujours vendre, nous faisons une offre sous 48 heures, un peu décotée par rapport aux prix du marché, et nous nous engageons à acheter sans condition suspensive de financement, sans délais de rétractation." Charge ensuite aux équipes du iBuyer de vendre le bien.

En Europe, les grandes manœuvres ont commencé : le iBuyer italien Casavo a déjà levé plus de 400 millions d’euros, le finlandais Kodit a rassemblé plus de 100 millions d’euros quand la start-up espagnole Clickalia affolait les compteurs avec plus de 530 millions d’euros levés. "Là où nous nous différencions de ces boîtes de la tech, c’est avec nos valeurs humaines", estime Thierry Benedic. "Reproduire le système américain, où il est possible d’acheter sans visiter le bien, je n’y crois pas. Rien ne remplace l’expert immobilier sur le terrain."

Pour autant, conscient des bouleversements amenés par le numérique dans le domaine de l’immobilier, Thierry Benedic a lancé début 2022, un iBuyer local, baptisé Nilla & Ben. "On a ouvert le site le 19 janvier et, en septembre, on était déjà à près de 40 acquisitions. Notre stratégie était assez locale, parce que nous avons travaillé sur le marché que nous connaissons : Metz, Nancy, Strasbourg et Toulon", détaille le PDG.

Ouvrir les 20 plus grandes villes françaises

Pour la start-up parisienne Homeloop, pionnier français de l’achat immobilier instantané, lancée en 2016, les affaires ont mal tourné : lâchée par son investisseur, auprès duquel elle venait de lever 20 millions d’euros, le iBuyer s’est retrouvé sans fonds. Après un été passé à négocier, Thierry Benedic reprend "la structure, mais pas le passif". "Ce que nous avons racheté, c’est le nom commercial, le site internet, les process et surtout l’humain", à savoir une équipe de 20 personnes, disposant de profils très pointus, détaille le dirigeant. Pour relancer l’activité d’Homeloop, le groupe Benedic a injecté 12 millions d’euros : "Cette somme sera consacrée à l’activité même d’achat revente, avec une partie en fonds propres et une partie en dette bancaire", précise Thierry Benedic. Au passage, la jeune pousse, dirigée par son épouse Vanessa Benedic, va proposer ses services dans quatre nouvelles villes, soit un total de huit zones couvertes, en s’appuyant sur le réseau du groupe messin : "L’ambition est d’ouvrir dans les 20 plus grandes villes de France d’ici à fin 2024".

En 2021, près de 400 particuliers ont fait appel aux services d’Homeloop, pour un chiffre d’affaires de 65 millions d’euros. "Pour moi, ce n’est pas un vrai indicateur", précise Thierry Benedic. "Il n’y a que la différence entre le prix de vente et le prix d’achat qui permettra de faire vivre la structure. Et c’est pour cela que nous allons surveiller la marge brute." Le dirigeant messin, qui revendique un pilotage solidement "ancré dans les valeurs familiales" de son groupe, a réorienté le développement de l’activité d’Homeloop, avec l'objectif d'être à l’équilibre d'ici fin 2022.

Des compétences au service des métiers du groupe

Hors périmètre Homeloop, le groupe Benedic réalise 11 millions d’euros de chiffre d'affaires dans la prestation de services, soit essentiellement la gestion de syndic, et 4 millions d’euros dans l’achat revente de biens immobiliers. "Nous avons fait 50 % de croissance sur les quatre dernières années", précise Thierry Benedic, qui rachète chaque année depuis quatre ans "entre deux et trois cabinets" opérant dans la gestion de syndic.

Revendiquant une place de leader en Lorraine, le groupe envisage maintenant de se développer en utilisant Homeloop comme une tête de pont, pour ensuite décliner ses métiers historiques. "Plus personne dans l’immobilier ne peut tourner le dos à la tech et au marketing digital", estime Thierry Benedic, qui veut maintenant mettre au service de ses métiers plus traditionnels les compétences de l’équipe d’Homeloop. "Avec cette acquisition, je n’ai pas l’impression d’avoir pris un coup d’avance mais plutôt d’être monté dans le bon train, celui du digital. Parce qu’après, ça coûtera de plus en plus cher, et il faudra de plus en plus d’énergie pour rattraper le retard."

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