Le montant du rachat n’a pas été communiqué, mais la société Pharmagest a indiqué que « ce projet est à la hauteur de ce que le groupe a entrepris sur l’ensemble de ses métiers liés à l’informatique de santé ». Concrètement, en rachetant 100% du capital d’aXigate, qui devient une filiale de Malta Informatique, déjà filiale de Pharmagest, le groupe réalise une opération stratégique, qualifiée de « majeure » dans un communiqué.
Créée en 2002 et basée à Paris, aXigate pèse aujourd’hui 4 millions d'euros de chiffre d’affaires et emploie une trentaine de personnes. La PME développe un système d'information destiné aux établissements de santé et aux réseaux de soins : installé dans un hôpital, par exemple, la solution permet d’assurer la totalité de la prise en charge d’un patient, en consultation, aux urgences, en hospitalisation, au bloc, ou encore en soins critiques. Les outils mis à disposition des professionnels par ce biais comprennent le dossier médical commun, le dossier de soins, le circuit du médicament, la bureautique médicale, les rendez-vous et la planification ou encore le codage de l’activité. En plus des quarante hôpitaux déjà équipés à ce jour, aXigate a remporté en 2013 le marché Dossier patient informatisé (DPI) du groupe d’achat hospitalier UNI.HA et équipe depuis 2014 les Hôpitaux de Marseille, second plus grand CHU français.
« Un écosystème global "patient centré" »
Pour Dominique Pautrat, directeur général de Pharmagest, « le groupe complète une nouvelle fois ses capacités à proposer un écosystème global "patient centré". Jusqu’à présent, cette offre était principalement orientée "ville" avec nos solutions logicielles pour les pharmacies, les EHPAD, la HAD… Désormais avec aXigate, le patient à l’hôpital rentre dans le périmètre de notre écosystème. Pour les professionnels de santé, ce nouveau périmètre leur garantit une réponse efficace aux enjeux de la continuité de soins et des traitements dans le prisme "ville-hôpital" ». Les dirigeants du groupe Pharmagest affirme désormais être les seuls acteurs en France « à gérer la coordination des soins de manière opérationnelle entre la ville et l’hôpital. Cette opération, à visée internationale, va dans le sens de l’histoire de Pharmagest Interactive : anticiper les besoins du marché, innover, créer de la valeur pour ses clients et garantir aux patients l’accès à une santé de qualité », détaille Thierry Chapusot, président du conseil d’administration de Pharmagest. L’international est aussi une des clés de ce rachat : le système, qui sera bientôt traduit en anglais, devrait « intéresser les pays industrialisés, tous concernés par les problématiques liées à l’économie des systèmes de santé », précise le groupe dans un communiqué. Mais les opportunité de business les plus rapides sont en France : d’ici à fin 2017, les hôpitaux publics doivent définir un schéma directeur informatique commun, qui débouchera sur une convergence des systèmes d’information avant la fin 2021.
Les moyens de soutenir une offre
« Ainsi, tous les hôpitaux de France vont devoir repenser leur système d’information dans les quatre ans qui viennent », indique le groupe. « Nous cherchions à adosser aXigate à un groupe informatique performant et reconnu », précise Vincent Leclerc, président d’aXigate. « En nous rapprochant de Malta Informatique et donc du Groupe Pharmagest et de la Coopérative Welcoop, nous avons désormais les moyens de soutenir notre offre pour les hôpitaux et les GHT. »
Auparavant centré sur l’informatique officinal, le groupe étend donc ses compétences aux systèmes d’information de santé grâce à des opérations de croissance externe. Une stratégie payante : début, Pharmagest a publié son chiffre d’affaires pour le premier semestre, qui ressort en hausse à +13,38%, pour atteindre plus de 72 millions d'euros contre 63 millions en 2016.
