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ArcelorMittal va investir 67 millions d'euros à Florange
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ArcelorMittal va investir 67 millions d'euros à Florange

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Le premier groupe sidérurgique mondial, ArcelorMittal, va investir 67 millions d’euros sur son site mosellan de Florange afin de produire des aciers destinés au marché automobile.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Avec un seul et unique client, Daimler, la ligne d’électro-zingage « ELSA », installée sur le site ArcelorMittal de Florange, était condamnée à plus ou moins court terme. Le 27 juillet, Eric Niedziela, le directeur général d’ArcelorMittal Atlantique et Lorraine, a dévoilé une information majeure pour l’avenir du site : le groupe a décidé d’investir 67 millions d’euros pour transformer la vieillissante « ELSA » en une ligne de galvanisation d’une capacité de 600.000 tonnes. « Cette nouvelle ligne, intégrée avec une ligne couplée de décapage et de laminage, sera capable de produire des aciers tels qu’Usibor 2000 et Ductibor 1000, ainsi que le nouveau revêtement Usibor Ultraprotect », précise le groupe dans un communiqué. Ces acronymes désignent des variétés d’acier qui ont su séduire les clients, et plus particulièrement les constructeurs automobiles.

Production en 2019

La recette semble simple : plonger une feuille d’acier dans de l’aluminium liquide, le proposer aux clients dans des largeurs allant jusqu’à 1.850 mm, voire 2.000 mm soit 500 de plus que les 1.500 mm standards. L’acier gagne alors une propriété inestimable pour les constructeurs automobiles : la possibilité d’être embouti à chaud tout en conservant des propriétés mécaniques lui permettant d’être utilisé dans des pièces de structures. A la clé, une voiture plus résistante et plus légère.

Dès la fin 2017, « ELSA » sera arrêtée pour lancer le chantier : si les délais sont tenus, la production démarrera mi-2019. A terme 75 personnes seront employées sur cette nouvelle ligne, dont 20 nouveaux postes. « La demande en produits électro-zingués se réduit progressivement, le marché se tournant de plus en plus vers ces aciers à très haute résistance. En conséquence, la ligne d’électro-zingage à Florange est en sous-charge par rapport à sa capacité de 300.000 tonnes par an », détaille le groupe. « Les volumes résiduels de produits électro-zingués seront répartis sur les trois autres lignes d’électro-zingage des usines ArcelorMittal d’Europe du Nord (Marchin et Genk en Belgique, Dudelange au Luxembourg). » Simple en apparence, l’opération a tout de même nécessité de faire accepter l’ouverture d’une nouvelle ligne de galvanisation à Florange, en France, quand le site de Liège, en Belgique en a perdu deux ces dernières années. « C’est un nouveau et très beau chapitre dans l’histoire d’ArcelorMittal en Lorraine, et Florange est le bon endroit pour écrire ce chapitre grâce à sa localisation stratégique, la technologie dans laquelle nous avons déjà investi sur place et l’infrastructure existante », estime Wim Van Gerven, CEO de la Business Division Nord d’ArcelorMittal Europe – Produits Plats. « Nous développons de nouveaux produits aciers à très haute résistance et nous voulons être capables de les produire très rapidement à échelle commerciale. Cet investissement nous le permettra. » C’est en 2013 que Florange est devenu le premier site au monde capable de produire de l’Usibor en grande largeur pour l’automobile. Aujourd’hui, les sites français d’ArcelorMittal pèsent 30 % de la production d’acier plat du groupe en Europe.

Aussi à Dunkerque

Parallèlement, le groupe ArcelorMittal a annoncé un investissement de 29 millions d'euros à Dunkerque, dans l’aciérie du site, « pour apporter des améliorations techniques qui offriront une plus grande flexibilité pour les produits à haute valeur ajoutée ». Pour le groupe, l’enjeu est de pouvoir produire des nuances d’acier « à très bas niveau de soufre, de phosphore et d’azote, ce qui correspond à la demande des clients automobiles en particulier. Ainsi, l’Usibor 2000, attendu par les clients, pourra être industrialisé à Dunkerque en 2019 », précise le groupe dans un communiqué.

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