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Adossée à Air Marine, Alerion va pouvoir décoller
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Adossée à Air Marine, Alerion va pouvoir décoller

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Spin-off issue des laboratoires de recherche de l'Université de Lorraine, à Villers-lès-Nancy, Alerion multiplie les projets collaboratifs. Son rapprochement avec la PME Air Marine devra lui permettre de conforter son ambition : devenir un acteur reconnu dans l'univers du drone.

— Photo : © Jean-François Michel

En trois ans d'existence et deux exercices, Alerion est passée de 15 000 à 70 000 € de chiffre d'affaires, soit une croissance de 340 %. « Mais ce n'est pas représentatif de la dimension que nous avons pu obtenir », insiste Anne-Sophie Didelot, présidente et cofondatrice de la société spécialiste des drones, qui préfère souligner qu'Alerion a déjà rassemblé 465 000 € de fonds propres.

Avec une équipe de 3 salariés et 4 associés, Alerion travaille sur de nombreux projets collaboratifs, parfois de dimension européenne. « Au total, nous avons levé 800 000 € en gagnant des appels à projets », souligne la dirigeante. Se présentant comme un « concepteur de solutions intelligentes » pour les drones, l'équipe d'Alerion développe des "cerveaux" afin de donner une forme d'intelligence à ces machines. « Au fur et à mesure de nos travaux, nous découvrons l'étendue des marchés qui s'ouvrent à nous », détaille Anne-Sophie Didelot. « L'avenir du drone passera par des machines capables de remplir des scénarios, comme aller inspecter des lignes à haute tension, sans aucune intervention humaine. »

Des drones du futur autonomes

Condition de vol, de sécurité, possibilité de recueillir des données, le drone du futur ne dépendra plus de son pilote. Un sujet très pointu que maîtrise l'équipe d'Alerion et qui a séduit la PME girondine Air Marine. Spécialisée dans la surveillance aérienne (2,5 M€ de CA, 31 salariés), elle va faire d'Alerion sa filiale R&D. « Nous partageons la même vision stratégique », assure Anne-Sophie Didelot, pour qui cette rencontre est tombée à point nommé dans le développement de la société. « Ce rapprochement ne signifie aucunement la fin d'Alerion mais une suite logique, qui va notamment nous permettre d'embaucher ». La start-up va aussi pouvoir s'appuyer sur le réseau d'agences que va déployer Air Marine.

Parmi les sujets sur lesquels planche l'équipe d'Alerion, on trouve un projet européen à 5,3 M€ visant à développer une plateforme de drones intelligents capable de suivre un événement sportif sur de grandes étendues. Dans le consortium mobilisé, Alerion est le seul « droniste » et travaille avec des groupes comme Thales ou des diffuseurs comme l'italien Rai et l'allemand Deutsche Welle. « Le projet doit aboutir fin 2020 », précise Anne-Sophie Didelot : concrètement, il sera possible de suivre en direct une étape du Giro, le tour cycliste d'Italie, grâce aux machines développées par Alerion.

Anticiper la réglementation

En Lorraine, c'est la PME messine Pedon Environnement qui va être livrée d'un drone très innovant qui sera notamment capable de se poser pour effectuer des prélèvements sur l'eau. Et le meilleur reste à venir : en tant que filiale dédiée à la R&D d'Air Marine, Alerion sera amenée à plancher sur un projet de logistique urbaine à 50 M€, engagé par l'e-commerçant Cdiscount. « Sur ce genre de projet, l'évolution de la réglementation est très importante », souligne Anne-Sophie Didelot. « C'est pourquoi je me suis impliquée dans le Conseil des drones civils », une initiative de la Direction générale de l'aviation civile visant à développer la filière.

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