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Adista : "Nous visons les 300 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2025"
Interview Nancy # Informatique # Fusion-acquisition

Patrice Bélie PDG d'Adista "Nous visons les 300 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2025"

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L’opérateur cloud et télécoms Adista, basé à Maxéville, près de Nancy, vient de boucler le rachat de la PME parisienne Waycom. Une deuxième opération de croissance externe en moins d’un an, qui permet à l’ETI d’atteindre plus vite ses objectifs de croissance.

Patrice Bélie, PDG d'Adista : « Quand je suis arrivé en 2018, j'ai repris une PME foisonnante qui avait besoin de s'étayer avec de la structure. » — Photo : © HubOne

En rachetant Waycom, c’est la deuxième croissance externe que vous bouclez en moins d’un an ?

Patrice Bélie : Nous avons bouclé l’acquisition de Fingerprint Technologies, qui est un hébergeur opérateur à Romans-sur-Isère (Drôme) en juillet 2020. C’est une entreprise qui représente quelques millions d’euros de chiffre d’affaires et 26 collaborateurs. En janvier, nous venons de signer l’acquisition de Waycom, une entreprise de région parisienne de plus grande taille (33 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019, 160 collaborateurs). Ensemble, nous avons réalisé 153 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020, et visons une croissance à deux chiffres pour 2021.

Votre stratégie de croissance est donc plus tournée vers la croissance externe ?

Patrice Bélie : Nous venons de montrer que, pour les années à venir, Adista est un consolidateur incontournable du marché des opérateurs cloud et des opérateurs télécoms. Quand je suis arrivé en 2018, j’ai repris une PME foisonnante qui avait besoin de s’étayer avec de la structure, c’est-à-dire avec du management et des processus. Aujourd’hui, c’est chose faite : nous sommes une ETI structurée et c’est cela qui nous permet d’accueillir de la croissance externe de façon solide et pérenne. Nous savons exécuter un projet d’acquisition et intégrer ces cibles acquises pour accélérer notre croissance.

Vous avez donc d’autres cibles ?

Patrice Bélie : Tout à fait. Je resterai discret car ces affaires-là portent en elles un certain niveau d’aléa. D’abord il y a de la concurrence. Ensuite, il y a des questions de projet industriel qui plaise ou non à la partie d’en face. Et puis après, il y a une grande part interpersonnelle, de dirigeant à dirigeant, souvent un peu subtile. J’ai déjà vu des cibles me glisser sous le nez dans un passé récent…

Vous êtes allés plus vite que votre objectif, qui était d’atteindre 150 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022…

Patrice Bélie : La croissance externe, c’est à la fois stratégique et opportuniste. Il faut savoir saisir les occasions quand elles se présentent. Deux ans d’avance sur notre plan de marche, c’est une bonne chose. Notre ambition suivante, c’est de viser les 300 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2025. C’est très atteignable. Aujourd’hui, sans faire de gros efforts de croissance externe, on doit y arriver. La croissance organique de l’entreprise permet d’approcher cette cible, éventuellement avec un petit coup de pouce de croissance externe.

Comment se portent les marchés sur lesquels vous opérez ?

Patrice Bélie : Adista est positionné sur deux marchés qui ont des dynamiques différentes. Le marché des télécoms BtoB est très concentré autour de deux acteurs qui sont Orange Business Services et SFR Business, qui représentent à eux seuls environ 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Et même si nous venons de faire un pas de croissance externe assez significatif, nous restons des lilliputiens à côté. C’est ce qui nous permet d’avoir des ambitions de croissance dans un marché qui est assez concurrentiel, assez tendu, mais qui connaît deux tendances contradictoires. Une qui est portée par le déploiement massif de la fibre optique vers les entreprises – ce qui va bouleverser ces usages. Face à cela, il y a une tendance à faire un peu plus attention aux projets d’investissement. Dans une période marquée par le Covid, il y a de l’attentisme. Les deux tendances jouent l’une contre l’autre. Pour l’instant, nous faisons de la croissance et nous aidons nos clients à acquérir les bons outils. Sur le marché du cloud et de l’infogérance, là, en revanche, il y a une forte accélération des outils hébergés, donc une forte accélération de la capacité d’hébergement. L’univers du cloud est un monde qui connaît une croissance à deux chiffres. C’est vrai pour les "hyperscalers" (entreprises qui basculent tous leurs process en ligne, NDLR) comme pour les plus petites entreprises. Les métiers changent et se digitalisent énormément.

Votre discours d’opérateur de proximité est-il toujours une force ?

Patrice Bélie : Aujourd’hui, Adista compte 31 agences et 560 collaborateurs qui couvrent le territoire français et vont bientôt voir venir 160 collaborateurs de Waycom plus axés sur les ETI nationales, voire multinationales. Nous faisons un travail de proximité, à façon, et ce qui nous positionne comme un groupe à part, c’est que nous sommes le seul, ou un des rares, à avoir de réelles compétences dans le domaine du cloud, de l’infogérance, de la gestion du cloud hybride et de réelles compétences dans les télécoms. Nous avons donc la capacité de produire le système d’information et de le transporter. Cette combinaison est essentielle, et c’est là-dessus que nous nous appuyons pour dire que nous avons une différence à faire valoir.

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