C’est un changement de stratégie et une nouvelle étape qui s’ouvre pour Zéro Gâchis. Depuis sa création en 2012, la société nantaise, spécialisée dans la lutte contre le gaspillage alimentaire dans la grande distribution, avait fait le choix de se développer uniquement sur fonds propres. Rentable depuis 2014, la PME de 70 salariés fondée par Paul-Adrien et Christophe Menez ouvre aujourd’hui son capital en finalisant une levée de fonds de 10 millions d’euros. Supernova Invest, fonds spécialisé dans l’investissement Deeptech et agri-agro en France, est chef de file de ce tour de table, qui réunit également Evolem Start, Holnest, Idia Capital et Unexo (groupe Crédit Agricole). Les fondateurs de l’entreprise restent majoritaires, mais ne précisent pas la répartition du capital. À l’occasion de cette opération, la société change de nom et devient Smartway. Zéro Gâchis reste la marque en B to C de la société.
Avance technologique
"Cette levée de fonds répond à la convergence de plusieurs signaux. Le marché est mature au niveau international et nous avions besoin de fonds pour aller le chercher. Nous avons développé une plateforme technologique de gestion des déchets alimentaires, fondée sur l’intelligence artificielle. Elle permet d’optimiser et de simplifier la gestion du gaspillage alimentaire dans la grande distribution via une suite complète de solutions matures. Nous avions donc besoin de fonds pour scaler rapidement et faire monter à bord des acteurs ayant les compétences pour nous accompagner dans cette croissance", explique Christophe Menez.
Smartway va ainsi renforcer ses efforts en R & D pour accroître son avance technologique sur la concurrence en améliorant l’intelligence artificielle dans ses solutions digitales. Au nombre de quatre, celles-ci permettent de repérer dans les rayons des magasins les produits en fin de vie, de prescrire la meilleure filière de revalorisation (vente à prix réduit, dons, valorisation animale…) en faisant le choix le plus profitable pour chaque produit, d’imprimer les étiquettes avec la remise, de gérer les formalités administratives, complexes, liées au don. "Le gaspillage alimentaire représente environ 1 % du chiffre d’affaires des magasins, soit l’équivalent de leur marge nette sur ces rayons. D’où l’enjeu de le réduire en termes de rentabilité, sans compter l’acceptabilité sociale de ce gaspillage. Nos solutions permettent de réduire de 80 % le gaspillage alimentaire et d’augmenter de 51 % en moyenne le résultat net", souligne Christophe Menez, qui vise 4 000 magasins équipés à l’horizon 2025, contre 400 actuellement.
International
Si l’entreprise souhaite gagner des parts de marché en France, elle vise également l’international. Déjà présente en Espagne, au Portugal et en Belgique, elle a commencé à prendre pied en Roumanie, marché ouvert à distance pendant la crise sanitaire et qui doit lui permettre de se développer en Europe de l’Est, où elle s’apprête à conclure des partenariats. Si le dirigeant se refuse à donner des perspectives chiffrées de développement, Smartway devrait rapidement atteindre un effectif de 100 salariés.
