Vincent Charpin : « Le Medef doit se réformer »
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Vincent Charpin : « Le Medef doit se réformer »

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Après un mandat de trois ans à la tête du Medef 44, Vincent Charpin est candidat à la présidence du Medef Pays de la Loire. Il présente ses projets.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Le Journal des Entreprises : Vincent Charpin, le 30 septembre prochain vous serez candidat à la présidence du Medef des Pays de la Loire. Que proposez-vous à vos adhérents ?

Vincent Charpin : « J'ai envie de faire du Medef Pays de la Loire ce que je crois que devrait être le Medef national dans deux ans, date des prochaines élections Je pense que le Medef doit se réformer, notamment dans sa façon d'aborder le paritarisme. Le monde a, en effet, profondément évolué depuis son instauration il y a 70 ans. Pour engager la réflexion, je compte proposer aux Medef territoriaux et aux branches de consulter leurs adhérents sur des questions comme la formation, le 1 % logement ou l'indemnisation chômage. À l'issue de ce retour du terrain, nous nous forgerons notre doctrine sur le paritarisme puisque nous sommes cogestionnaires au niveau régional de plusieurs organismes.

Quels sont les autres thèmes qui vous tiennent à coeur ?

V.C. : Je souhaiterais également, si les adhérents me suivent, accroître le poids des régions dans la gouvernance du Medef national, engager une réflexion sur notre identité car je crois qu'aujourd'hui l'entreprise est la seule entité qui défende l'intérêt collectif, je souhaiterais sensibiliser nos adhérents à la logique dominant/dominé. Cette dialectique n'a plus lieu d'être sur le terrain de l'entreprise alors que, bien souvent, les dirigeants revêtent la posture du dominant avec les complexes qui vont avec.

Et sur le terrain ?

V.C. : J'aimerais fédérer les différents territoires et institutions des Pays de la Loire autour d'un objectif commun, porté par la Région et le Medef Pays de la Loire, pour expérimenter de nouvelles pratiques dans des domaines comme l'apprentissage...

Vous venez de prendre la présidence d'une nouvelle association baptisée IELO. Quel lien avec le Medef ?

V.C. : Au cours de mon mandat de trois ans à la tête du Medef 44, j'ai fait le constat que, depuis une quarantaine d'années, l'entreprise perd toutes ses luttes d'influence : face aux syndicats, au gouvernement, aux Régions pour les CCI et sur le terrain judiciaire avec les tribunaux de commerce et prud'homaux qui sont remis en question. C'est pourquoi, j'ai créé l'Institut Entrepreneurs et Leaders d'Opinion (IELO) qui a vocation à reconquérir les territoires perdus de l'entreprise par la réflexion et la formation. Ce think tank, nantais pour l'instant, a pour objectif d'insuffler aux entrepreneurs et aux mandataires un esprit de conquête et de les former, par des experts, sur des sujets tels que le système consulaire, le syndicalisme, le cheminement d'une loi... Nous nous inscrivons dans une perspective de long terme visant à redonner le pouvoir aux entrepreneurs.

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