« Les transporteurs ne franchissent le pas que s’ils y sont obligés », estime Damien Roy, président d’Agribiométhane, qui produit du gaz à partir de fumiers et de lisiers. Selon lui, la filière a besoin de politiques plus franches. D’autant que rouler au gaz n’a pas que des avantages.
L’un des freins est l’autonomie des véhicules. Contrairement à un poids lourd diesel, les camions qui roulent au gaz ne peuvent pas parcourir plus de 500 km avec un plein. Et les stations sont encore peu nombreuses.
Par conviction ou par obligation
L’entreprise La Boulangère (320 M€ de CA, 1 800 salariés) a fait le choix d’investir dans deux camions. Mais elle ne peut pas acheter plus de véhicules. « Nos camions qui roulent au gaz sont ceux qui effectuent les petits trajets », éclaire Hélène Barillet, responsable RSE du groupe. Pour autant, le prix bas du carburant permet de rentabiliser le surcoût des véhicules à l’achat.
Pour le responsable du parc de l’entreprise de transport Delanchy, « le retour sur investissement se fera au bout de cinq ou six ans. » Mais selon le directeur du site Devaud, à La Roche-sur-Yon, cela ne doit pas être une priorité. « Les chefs d’entreprise doivent faire des efforts. Nous sommes de gros pollueurs, le retour sur investissement, c’est l’environnement. » Comme lui, les transporteurs changent souvent leur flotte par conviction écologique. Et certains le font par obligation. Car plusieurs enseignes ne font appel qu’à ceux qui roulent au gaz.
Pour les véhicules légers, le gaz n’a quasiment que des avantages. Le prix des véhicules est sensiblement le même, les voitures sont hybrides et n’ont donc plus de problème d’autonomie et la consommation de carburant est presque divisée par deux.