Valneva : Le groupe de vaccins est désormais profitable !
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Valneva : Le groupe de vaccins est désormais profitable !

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Issue de la fusion en 2013 du Nantais Vivalis et de l'Autrichien Intercell, la société de vaccins Valneva a atteint pour la première fois l'équilibre financier en 2016. Un résultat obtenu grâce au déploiement de son propre réseau commercial et à un fort investissement en R&D.

— Photo : Le Journal des Entreprises

« Valneva est aujourd'hui un groupe mondial de vaccins intégrant toute la chaîne de valeur, de la recherche à la production et à la commercialisation. C'est une société profitable qui autofinance sa recherche et développe des programmes très importants dans le domaine des vaccins infectieux adressant des besoins médicaux non satisfaits », déclare Franck Grimaud, directeur général de Valneva. Issu de la fusion en 2013 de la société nantaise Vivalis et de l'Autrichienne Intercell, le groupe Valneva, dont le siège est à Lyon, semble en effet avoir gagné son pari. Employant 400 salariés, dont 55 à Nantes dans la recherche et les services administratifs, l'entreprise affiche un chiffre d'affaires en forte progression depuis trois ans : 42,4 millions d'euros en 2014, 83,3 millions en 2015 et 98 millions en 2016. 80 % de ce résultat est généré par la vente des deux vaccins produits par Valneva : l'un contre l'encéphalite japonaise fabriqué en Ecosse, l'autre contre le choléra fabriqué en Suède. Le solde provient des partenariats noués avec de grandes sociétés pharmaceutiques sur des plates-formes technologiques servant à la production de vaccins et des prestations de services pour le compte de tiers. Surtout, le groupe est rentable pour la première fois. En 2016, il a dégagé un Ebitda de 2,8 millions d'euros contre une perte de 8,5 millions en 2015.

Mise en place d'un réseau commercial propre

Cette hausse de la profitabilité résulte en partie du déploiement d'un réseau commercial propre par Valneva. « En 2015, nous avons pris la décision de commercialiser nous-mêmes nos vaccins dans les pays où notre chiffre d'affaires était le plus important. Désormais 65 % de nos ventes sont gérées par nos équipes. Ce qui nous permet d'obtenir une meilleure rentabilité que de les confier à des tiers », explique Franck Grimaud. Après s'être implantée aux États-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne et en Autriche début 2016, Valneva vise l'Allemagne, la France, l'Italie et l'Espagne. Valneva mise sur la constitution de ce réseau pour développer la vente de ses propres vaccins mais également en commercialiser d'autres. « À partir du moment où nous disposons de forces commerciales dans ces pays, nous pouvons facilement faire jouer les synergies pour d'autres vaccins. C'est pourquoi, dans les années à venir, nous allons chercher à étoffer notre portefeuille de vaccins du voyageur, soit par acquisition, soit via des accords de distribution », annonce le dirigeant. L'objectif est ainsi de porter le chiffre d'affaires de Valneva à 250 millions d'euros à l'horizon 2020. 15 à 20 % de ces résultats servent à financer la seconde activité de Valneva : la R & D. Le groupe a ainsi injecté 25 millions d'euros dans ses programmes de recherche en 2016.

Bientôt un vaccin contre la maladie de Lyme ?

Les équipes nantaises concentrent leurs travaux sur le développement de nouveaux vaccins dans le domaine de l'infectieux : vaccin contre Zika, le chikungunya, la fièvre jaune... L'un des plus prometteurs semble être celui contre la maladie de Lyme. « C'est le seul candidat vaccin actuellement sur le marché. Il répond à un vrai besoin médical non couvert actuellement. Il représente un marché potentiel de plus de 500 millions de dollars. Nous souhaitons entrer en phase 2 dès 2018 et emmener ce vaccin jusqu'à la commercialisation », indique Franck Grimaud. En effet, l'entreprise n'a pas toujours les moyens de financer le développement complet d'un vaccin et le cède alors à un tiers. « Nous sommes actuellement en discussion avec des partenaires potentiels pour financer la phase 3 de notre vaccin contre le clostridium difficile. Cela représente un investissement de 150 à 200 millions d'euros que nous ne pouvons pas supporter. Quand nous cédons un vaccin à ce stade de développement, nous touchons des paiements d'étapes, puis un pourcentage sur les ventes. C'est également rentable pour nous », assure le dirigeant. Pas question pour autant de recourir à une levée de fonds. Suite à l'entrée du fonds spécialisé en santé MVM Life Science Partners au capital, celui-ci détient 7,5 % du capital, Bpifrance 10 % et le groupe Grimaud 17 %. « Aujourd'hui, nous sommes une entreprise mature et en mesure de financer notre activité opérationnelle. Nous avons fait la preuve qu'il y a la place sur le marché pour un acteur indépendant comme nous, aux côtés des grands du secteur », précise Franck Grimaud.

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