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Travail rapproché, voitures électriques : les Dirigeants responsables de l’Ouest s'attaquent à leur empreinte carbone
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Travail rapproché, voitures électriques : les Dirigeants responsables de l’Ouest s'attaquent à leur empreinte carbone

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Covoiturage, télétravail, voitures électriques : le réseau des Dirigeants responsables de l’Ouest et ses 137 entreprises membres s'est lancé, fin 2019, le défi de déployer onze chantiers, dans le cadre du scénario de transition, pour réduire de moitié ses émissions de gaz à effet de serre. Après les réflexions théoriques, place désormais à la pratique et à l’expérimentation.

Parmi les solutions que sont en train d'expérimenter les entreprises membres du réseau DRO : la mise en place de voitures électriques — Photo : Pandora Studio

La crise sanitaire n’a pas remis en question leur objectif ni leur agenda. Les Dirigeants responsables de l’Ouest (DRO), une association qui réunit 137 entreprises locales (employant 78 000 salariés) telles qu’Harmonie Mutuelle, Banque Populaire Grand Ouest, Cetih, Saunier Duval ou encore Keran, ont franchi une nouvelle étape vers leur objectif de réduire leurs émissions de CO2 de 50 % d’ici 2030. Ils avaient en décembre 2019 lancé 11 idées de chantiers, allant de la mobilité à l’inclusion en passant par la réduction des plastiques et la renaturation de leurs espaces.

Après six mois de réflexion, avec des ateliers qui ont attiré 250 salariés et dirigeants d’entreprise, l’heure est désormais à la pratique. « Si le confinement a pu momentanément mettre un petit coup de frein au projet, la covid ne change pas l’urgence climatique », explique David Le Glanaer, administrateur du réseau et codirigeant du groupe nantais Syd. Objectif de l’association : parvenir à faire baisser le bilan carbone annuel moyen de 11 tonnes de CO2 par salarié - selon les estimations de l’agence nantaise Toovalu qui a analysé le bilan carbone de 55 entreprises du réseau -, à 3 tonnes en 2030.

Le télétravail pour diminuer les trajets domicile-travail

Premier levier à actionner pour atteindre cet objectif : diminuer l’usage de la voiture entre le domicile et le travail. La mobilité serait en effet responsable de 30 % des émissions de gaz à effet de serre. Le réseau DRO part d’un constat : les salariés des entreprises membres de DRO parcourent une distance moyenne quotidienne de 22,5 km et passent 29 minutes dans leur voiture. Les trois quarts d’entre eux sont seuls dans leur véhicule.

« Le premier axe de développement pour réduire leur utilisation de la voiture reste le télétravail », explique Eric Yvain, directeur général de Saunier Duval, qui a piloté le chantier « mobilité » pour DRO. Il se base sur une étude réalisée auprès de 6 500 employés des entreprises membres de DRO avant la crise du coronavirus. 27 % des répondants pratiquaient alors le télétravail à hauteur d’une journée par semaine. « Si on multiplie le télétravail par quatre, c’est-à-dire si on passe d’un à deux jours de télétravail pour la moitié des salariés, on peut diminuer de 50 % nos émissions de CO2 », calcule Eric Yvain.

Plus de 20 entreprises prêtes à tester le travail rapproché

Autre proposition concrète qui contribuerait aussi à freiner l’utilisation quotidienne de la voiture : le travail rapproché. « Ce n’est pas du coworking mais une alternative au télétravail », précise Karen Hugé, déléguée générale des Dirigeants responsables de l’Ouest. Il s'agit de proposer aux membres du réseau de travailler depuis les bureaux d’autres membres DRO. Une vingtaine d’entreprises se sont portées volontaires pour tester ce dispositif gratuit. Parmi elles, des industriels comme Saunier Duval et Lambert Manufil, des sociétés de services telles qu’Harmonie Mutuelle, Sigma ou Sygmatel, mais aussi des grands groupes tels que EDF ou RTE. Certaines entreprises proposent des postes de travail au sein de leurs locaux, d’autres ne peuvent se permettre de le faire en raison de la protection de leurs données mais invitent leurs collaborateurs à travailler depuis les bureaux d’autres entreprises.

« Certaines entreprises qui louaient leurs locaux ont même décidé de les proposer désormais gracieusement », observe Karen Hugé. 17 postes de travail ont été identifiés pour le moment. Cette expérimentation permettra de travailler aussi sur le socle réglementaire encore très flou du travail rapproché : quid de la responsabilité de l’employeur, surtout en cette période d’épidémie ? Quid des questions d’assurance et de sécurité ?

Convertir sa flotte professionnelle à l’électrique

Autre proposition des DRO pour réduire le bilan carbone, celle de l’atelier Transition énergétique et solidaire, piloté par François Guérin, directeur général du groupe Cetih. Il propose aux membres du réseau, en partenariat avec EDF, une offre privilégiée pour étudier la conversion de leur flotte de véhicules à l’électrique. « C’est un moyen de démarrer. EDF a besoin d’expérimenter. Le réseau peut être un marché test », explique David Le Glanaer.

Le « prêt à impact » indexé sur la performance RSE

Pour encourager les entreprises à investir dans des projets socialement responsables, Jean-François Pilet, directeur général du Crédit Municipal de Nantes, a lui étudié avec son atelier les solutions de financement à disposition pour aider les entreprises à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Il encourage les entreprises à se tourner vers leur banquier pour négocier un nouveau type de prêt, le prêt à impact. « Avec ce prêt, plus la performance RSE de l'entreprise augmente, plus le taux baisse », explique-t-il. De plus en plus de banques proposent ce genre de produit.

Les dirigeants des DRO ont aussi planché sur d’autres chantiers pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre comme la renaturation de leur espace, la limitation de l’usage des plastiques ou la limitation des gaz à effet de serre dans le secteur du bâtiment. Sur ce dernier point, un simulateur en open source, développé avec Novabuild, cluster du BTP dans les Pays de la Loire, devrait être mis en ligne en décembre pour permettre à chaque membre de quantifier son impact et identifier des axes de développement. Un bilan d’étape de tous ces chantiers devrait se tenir à la fin de l’année.

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