Transport : Plus de 1 200 postes à pourvoir
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Transport : Plus de 1 200 postes à pourvoir

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Les entreprises de transport routier de marchandises peinent à recruter. En 2016, 1 210 postes n'ont pas été pourvus dans les Pays de la Loire faute de candidats. Conséquence, les entreprises du secteur sont obligées de refuser des marchés. Un paradoxe.

— Photo : Le Journal des Entreprises

C'est un cri d'alarme que lance la profession. Les entreprises de transport routier de marchandises, qui emploient environ 25 000 conducteurs et conductrices dans les Pays de la Loire, peinent à recruter. Selon une enquête publiée par Pôle emploi, en 2016, plus de 1 210 postes ne sont pas pourvus faute de candidats. Si la situation n'est pas complètement inédite, les difficultés de recrutements tendent à s'accentuer. « Cet été, on a manqué de chauffeurs partout en France. C'est habituel à cette période de l'année, surtout dans notre région où l'activité touristique est importante. Ce qui est nouveau, c'est que même en intérim, je n'ai pas trouvé de conducteurs. Cela interroge à une période où le taux de chômage est élevé », témoigne Richard Gazeau, P-dg des Transports Gazeau & Brelet (250 salariés, 40 millions d'euros de chiffre d'affaires). « Les entreprises réduisent leurs stocks au minimum en période de crise. Du coup, dès qu'il y a une légère reprise, les stocks roulent dans les camions et la demande de transport est plus forte. Il existe des postes à pourvoir dans tous types d'entreprises, de toutes tailles et de tous secteurs », confirme Jean-Christophe Limousin, délégué général de la FNTR Pays de la Loire. Conséquence de cette pénurie de conducteurs, des entreprises sont contraintes de refuser ou de reporter des marchés. Ce qui a nécessairement un impact sur leur chiffre d'affaires et freine leur développement.

Formation inadaptée ?

Pourquoi ces difficultés à recruter ? Certains professionnels pointent un problème de formation qui ne serait plus adaptée aux réalités du terrain. « D'un métier technique et manuel, on est passé à un emploi toujours technique et manuel, mais où l'on doit, en outre, gérer et analyser des données », indique Vincent Lesage, P-dg des Transports Breger (700 collaborateurs, environ cent millions d'euros de chiffre d'affaires en 2014), dans la Mayenne.

Problèmes d'image

D'autres évoquent un problème d'image, également lié à l'évolution du métier. « Nos métiers souffrent de stéréotypes dépassés. Aujourd'hui les camions sont des véhicules de haute technologie, vertueux. Le métier de conducteur ne se limite pas à la conduite. C'est un poste où l'on est ambassadeur de l'entreprise, ave un rôle de représentation commerciale, où l'on est responsable de la traçabilité des produits, où l'on utilise de nouvelles technologies », argumente Jean-Christophe Limousin. « La pénibilité du métier a diminué et l'organisation du travail repensée pour permettre aux chauffeurs de rentrer chez eux le soir. Le métier est de plus en plus ouvert aux femmes », renchérit Richard Gazeau. Avec le développement des entreprises et le remplacement des classes d'âge partant à la retraite, la filière aura, en tout état de cause, des postes à proposer dans les années à venir.

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