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Total : La raffinerie de Donges redevient bénéficiaire
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Total : La raffinerie de Donges redevient bénéficiaire

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énergie Après des années de pertes, la raffinerie Total de Donges redevient profitable. Avant même le lancement de son gigantesque chantier de modernisation.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Les comptes de la raffinerie Total de Donges reviennent dans le vert. En 2015, le site grand comme 480 terrains de football a gagné de l'argent. Cela faisait des années qu'il accumulait les pertes, dans un contexte de crise du raffinage européen. À tel point que, jusqu'au printemps dernier, les syndicats agitaient le spectre d'une potentielle fermeture du site. Le plus fou, c'est que la raffinerie de 700 salariés renoue avec les bénéfices une année de « grand arrêt », c'est-à-dire d'opérations de maintenance lourde. L'an passé, celles-ci ont nécessité 92 millions d'euros de travaux ainsi que l'arrêt complet de la production durant huit semaines.

Conjoncture favorable

Pour Frédéric Pavard, directeur de la raffinerie, le retour à la profitabilité s'explique avant tout par un effet marché : « Les raffineries françaises ont retrouvé des marges suffisamment élevées du fait du contexte économique », explique-t-il. L'évolution du prix du brut et le ralentissement de l'économie chinoise regonflent ainsi les marges du raffinage européen. Notamment au niveau de l'essence, qui est le premier produit de la raffinerie de Donges, qui transforme aussi ses neuf millions de tonnes de pétrole brut en diesel, butane, propane, fioul ou encore bitume. En plus d'une conjoncture favorable, Frédéric Pavard estime que le regain de forme des finances de la raffinerie est favorisé par « l'amélioration de la fiabilité et de la disponibilité des installations ». L'équation est d'une simplicité enfantine : moins il y a de pannes, plus la raffinerie produit et est profitable.

Un chantier de 400 millions

La fiabilité industrielle est une chose, le bon positionnement des produits sur le marché en est une autre. C'est pour cela que le groupe Total a décidé au printemps dernier d'investir 400 millions d'euros dans sa raffinerie de Loire-Atlantique. Cette décision pérennise pour plusieurs dizaines d'années les 700 emplois du site ainsi, qu'au passage, le port de Nantes Saint-Nazaire dont la moitié du trafic est générée par l'activité de la raffinerie. Total va construire deux nouvelles unités. L'une transformera du gaz naturel en hydrogène. L'autre utilisera cet hydrogène pour enlever le soufre présent dans les carburants. But de la manoeuvre : produire des essences et du diesel à plus forte valeur ajoutée, compatibles avec les normes européennes et, au final, plus rémunérateurs pour la raffinerie. Environ 15 % de la production est aujourd'hui exportée hors d'Europe, en Afrique et en Asie. Ce carburant est fortement concurrencé par les raffineurs américains. En investissant 400 millions d'euros à Donges, Total entend bien s'extirper de la concurrence de l'Oncle Sam, où la législation encadrant la teneur en soufre est moins stricte, et devenir durablement bénéficiaire. Une obligation pour Frédéric Pavard : « Il faut que la raffinerie soit robuste en termes de résultat ». Les deux nouvelles unités de production doivent être opérationnelles en 2020. Leur construction va donner lieu à un chantier pharaonique générant durant deux ans 600 emplois, en équivalent temps plein. Frédéric Pavard indique vouloir « favoriser les entreprises locales ». Les premiers appels d'offres pour les études d'ingénierie devraient être publiés prochainement. Ceux concernant les travaux sont attendus en 2017.

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