C’est une nouvelle étape qui s’ouvre pour TMC Innovation. Implantée aux Sorinières près de Nantes, la PME (23 salariés, 3, 6 M€ de CA au 30 mars 2021), reprise en 2006 par Grégory Flipo, amorce un virage stratégique. "Nous étions jusqu’à présent un fabricant de poteaux en acier. Nous évoluons aujourd’hui vers des solutions d’éclairage à faible impact environnemental. Cela suppose de compléter notre activité métallurgique originelle par de l’électronique et de l’optique", explique le dirigeant de l’entreprise. Celle-ci conçoit, fabrique et commercialise des mâts d’éclairage urbains sur mesure pour les collectivités.
Intégrer l’électronique et l’optique
Depuis deux ans, l’intégration de l’électronique dans les mats d’éclairage permet d’alimenter la Led, de gérer les batteries, de détecter des présences… L’optique intervient, pour sa part, dans la diffusion du faisceau lumineux. Grâce à l’intégration de ces savoir-faire, TMC Innovation a fait évoluer certains produits de l’éclairage vers le balisage, une solution privilégiée par le dirigeant : "cela permet de guider, sans éclairer, afin d’assurer la sécurité et le confort des riverains, tout en préservant la biodiversité et en diminuant la pollution nocturne."
Investissement et croissances externes
Ces mutations technologiques s’accompagneront dans les deux ans de la construction d’un nouveau site industriel à Montbert, en Loire-Atlantique. Cet investissement de 2,5 à 3 millions d’euros, mené en partenariat avec un promoteur, permettra à la PME de se doter de 500 m² de bureaux et 1 700 m² d'ateliers (contre 1 100 m² actuellement), dont 500 m² seront dédiés à l’électronique et au montage Led. "Ce bâtiment nous offrira la possibilité de mieux intégrer l’électronique dans nos produits. Jusqu’ici, nous avions beaucoup investi dans l’immatériel, avec notamment le recrutement d’un électronicien. Mais aujourd’hui, nous sommes trop à l’étroit", indique Grégory Flipo qui déplore de ne pas avoir trouvé de foncier aux Sorinières. Le dirigeant envisage, par ailleurs, des croissances externes dans le domaine de la peinture pour internaliser cette activité. Récemment labellisé Origine France Garantie, TMC Innovation a, en effet, fait le choix d’une production locale. Outre son usine, l’industriel fait travailler une quinzaine de sous-traitants (formage, découpe, galvanisation…) dans un rayon de 100 km autour de Nantes.
"Permaentreprise"
Parallèlement, l’entreprise a adopté, il y a un an, un nouveau modèle de développement inspiré de la permaentreprise. "J’ai été séduit par l’ouvrage de Sylvain Breuzard qui adapte à l’entreprise le modèle de la permaculture. Celui-ci vise à créer de la valeur, en respectant trois principes éthiques : prendre soin des humains, préserver la planète, se fixer des limites et partager les richesses", décrypte le dirigeant. En adéquation avec ces principes, TMC Innovation s’est lancé dans l’écoconception et l’analyse du cycle de vie des produits, avec le recrutement d’une personne spécialisée dans ces domaines au sein du bureau d’études. "Nous faisons aussi beaucoup de coconception en associant nos clients et prescripteurs au développement de nos produits. Ce sont eux qui inspirent certaines de nos innovations, comme le lancement de mâts en bois", décrit Grégory Flipo.
Innovation et JO 2024
En effet, outre le métal, le fabricant intègre désormais le bois (brut ou lamellé-collé) dans ses produits. Il cherche également à utiliser des matériaux biosourcés et de réemploi, comme le plastique recyclé pour les parties décoratives. Ces évolutions ont permis à TMC Innovation de sortir de la sphère régionale et de s’imposer comme un acteur national, avec à la clé des chantiers emblématiques. Après avoir éclairé les gares de Nantes et de Rennes, la base de la Tour Eiffel ou encore le parvis de la Défense, la PME nantaise a réalisé celui de la future Arena, Porte de La Chapelle à Paris, qui accueillera le handball lors des JO 2024.
Elle fabrique actuellement dans ses ateliers quatre mâts de 30 mètres de haut (une première pour l’entreprise dont les produits culminent habituellement à 20 mètres) pour le "cluster des médias" des JO 2024, au Bourget. La PME est également positionnée sur le Village des athlètes à Saint-Ouen, avec des mats écoconçus en bois brut et acier recyclé qui sont déjà en production. Malgré une inquiétude relative aux hausses du prix des matières premières, le dirigeant table sur un chiffre d’affaires de 4 millions d’euros à fin mars 2022 et annonce faire ses premiers à l’international en exposant au salon mondial de l’éclairage, à Francfort, en octobre.