Terrena avait prédit une année 2022 compliquée et troublée par de multiples crises. Celle des conséquences du Covid, toujours d’actualité en début d’année dernière, le début du conflit en Ukraine, les aléas climatiques, et surtout la grippe aviaire qui a fait des ravages dans les élevages. Mais l’entreprise semble avoir franchi les obstacles sans difficulté majeure. Le groupe, composé de 20 117 exploitants agricoles et 12 366 collaborateurs répartis dans le Grand Ouest, dont le siège est situé à Ancenis (Loire-Atlantique), voit son résultat net augmenter à 16,8 millions d’euros, contre 12,5 millions d’euros en 2021. "Cette augmentation provient notamment de la valorisation des prix agricoles, et d’une meilleure performance opérationnelle", témoigne Alain Le Floch, directeur général de Terrena. "Par exemple pour faire face à la hausse du prix de l’énergie, nous avons en interne une cellule spécialisée avec des compétences d’achat sur le marché de l’énergie". Ce résultat permet à la coopérative de reverser 4,2 millions d’euros à ses adhérents sous forme de ristournes, ou encore d’intérêts aux parts de la coopérative.
Le végétal pour compenser
Terrena publie pour l’année 2022 un chiffre d’affaires en augmentation de 8 %, à 5,4 milliards d’euros. Ce chiffre n’est certes pas une mesure étalon pour l’entreprise agroalimentaire, car il reste soumis aux fluctuations des matières premières, mais il sert tout de même de repère. Afin de mieux situer la création de valeur, Terrena affiche un Ebitda de 135 millions d’euros, proche de celui de 2021 qui gravitait à 137 millions et constituait un record pour la société. "Ces résultats sont satisfaisants. Nous avons sensiblement baissé dans nos activités liées à l’élevage à cause notamment de la grippe aviaire, mais nous avons progressé dans nos activités agricoles et végétales, comme sur les grandes cultures (céréales, NDLR) où nous avons aujourd’hui 1,7 million de tonnes de collecte. Ces deux dynamiques se compensent pour aboutir à des résultats similaires à 2021", détaille Alain Le Floch.
Des investissements maintenus
Terrena a poursuivi en 2022 les investissements, avec 126 millions d’euros investis (+15 % par rapport à 2021). Une partie correspond au nouvel abattoir de Galliance (pôle volailles de Terrena) qui vient d’être inauguré pour un coût de 43 millions d’euros et qui est fonctionnelle depuis fin 2022. Il vient compléter les trois autres abattoirs de Galliance, avec une capacité de 550 000 poulets par semaine, provenant de 600 éleveurs. Il prendra notamment en compte les activités volailles issues de filières différenciées (bio, label rouge et la Nouvelle agriculture, une marque haut de gamme de Terrena). Le groupe a également investi 28 millions d’euros dans les différentes activités agricoles comme les centres d’allaitement. "Nous maintiendrons une enveloppe de 125 millions d’euros pour 2023", ajoute Alain Le Floch.
L’activité en agriculture biologique représente 133 millions d’euros de chiffres d’affaires, soit un maintien (baisse de seulement 1 %) par rapport à l’année dernière, malgré la crise des produits estampillés bio qui sévit actuellement. Et si l’inflation perdure et tend à contraindre sur le long terme le marché du bio et ses producteurs, "nous ferons jouer la solidarité en interne à Terrena", expose le président du groupe, Olivier Chaillou.
