Vendée
Sophie Georger-Ménereau (Medef 85) : « La Vendée doit rester une locomotive »
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Sophie Georger-Ménerau présidente du Medef Vendée Sophie Georger-Ménereau (Medef 85) : « La Vendée doit rester une locomotive »

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Sophie Georger-Ménereau, 51 ans, dirigeante de la PME Pramac à Challans, a pris le 30 juin la présidence du Medef Vendée dans un contexte inédit. Ses maîtres mots en pleine déflagration économique suite à la crise sanitaire : optimisme et pragmatisme.

Sophie Georger-Ménereau, dirigeante de la PME Pramac et présidente du Medef Vendée : "Je suis convaincue de la chance de vivre et de travailler en Vendée." — Photo : Cyril Raineau

Vous dirigez la PME Pramac (30 salariés, 5 millions d’euros de chiffre d'affaires en 2019), à Challans. Pour quelle(s) raison(s) avez-vous souhaité présider le Medef Vendée ?

Sophie Georger-Ménereau : C’est quelque part une suite logique à ma carrière professionnelle. J’ai repris à 23 ans l’entreprise familiale, en 1992. Elle employait 11 salariés lorsque j'en a pris les rênes, ils sont aujourd’hui trente. J’ai été durant 15 ans secrétaire de l’association des entreprises du bassin Challans & littoral, j’ai également été membre du Centre des jeunes dirigeants. Je suis rentrée au Medef car j’ai été sollicitée pour prendre un mandat. C’était au début des années 2000. Mon premier mandat concernait la formation continue, j’étais sensible au sujet. J’avais alors le sentiment que les entreprises n’utilisaient pas assez la formation continue pour entretenir les compétences des salariés ou les faire monter en compétence. Je me suis ensuite intéressée à la Caisse d’allocations familiales, pour savoir à quoi servaient les cotisations des entreprises et ce qu’était une politique locale sociale et familiale. Mon dernier mandat a concerné ce qu’on appelait le 1 % logement : en Vendée, on recrute et on a du mal à loger les personnes arrivant d’autres départements. J’ai avancé ainsi, une étape après l'autre…

Jusqu’à donc prendre la présidence du Medef Vendée. Avec quelles ambitions ?

Aujourd’hui, le Medef Vendée comprend 2 200 entreprises adhérentes représentant 60 000 salariés. Je suis très militante, notamment pour la Vendée. Je trouve que beaucoup de gens s’impliquent mais, parfois, chacun déploie son énergie de son côté. Si on arrivait à aller de l’avant ensemble, nous aurions plus d’impact. J’aimerais travailler avec toutes les bonnes volontés pour faire avancer notre territoire, nos entreprises et nos salariés.

Quelles sont ces « bonnes volontés » ?

Déjà, les fédérations professionnelles qui souvent travaillent dans leur coin. Je pense aussi à la CCI, aux autres organisations patronales, au réseau Entreprendre, au CJD… Il existe beaucoup d’acteurs, nous ne sommes pas concurrents, il faut que l’on fasse avancer ensemble le territoire.

Quels sont selon vous les atouts de la Vendée ?

Je trouve la Vendée dynamique, innovante, avec des valeurs, même si parfois, ce territoire se bloque. J’ai toujours considéré que les Vendéens avaient un train d’avance, et j’aimerais que l’on reste la locomotive de ce train, pas que l’on se repose sur nos lauriers. Il faut absolument aller de l’avant, penser à se moderniser. Dans l’entreprise, c’est pareil, dès que l’on se dit "tout roule", c’est qu’il est grand temps de se demander quelle va être la prochaine étape. Bien sûr, la fatigue n’aide pas, et on peut être fatigué. À cet égard, le confinement a touché les organismes et les organisations…

"Si vous avez un mur devant vous, au lieu de vous cogner dedans, cherchez à le contourner."

Justement, vous êtes élue en pleine période de crise économique. Un challenge ?

Oui, mais appliquons le bon sens. Il faut utiliser nos obligations et contraintes pour en faire quelque chose de positif pour avancer et nous remettre en question. La crise peut aussi être une opportunité, j’y crois vraiment. Il faut se demander s’il n’y a pas une autre route, un autre moyen. Et puis il faut être optimiste. Je précise que durant le confinement, le Medef 85 a mis en place ce qui s’appelle « La Tribu coup de pouce ». 18 experts indépendants du Medef proposent leur soutien aux chefs d’entreprise dans sept domaines différents (stratégie, communication, commercial, finance, qualité, RH/management-développement personnel).

Le gouvernement prépare un plan de relance pour la rentrée, qu’en attendez-vous ?

Qu’il fasse simple, qu’il arrête les usines à gaz. Faisons confiance aux organisations et partenaires sociaux. Mettons un minimum de loi et d’encadrement, certes, mais laissons ensuite les gens discuter entre eux pour trouver la meilleure solution en fonction de leur activité, de leur marché. Arrêtons les décisions rétroactives, celles aussi qui ne peuvent pas être appliquées… Je sais qu’on est maintenant dans le monde de l’immédiateté, mais un gouvernement doit se donner le temps de réfléchir avant de prendre des décisions. J’ai aussi un peu de mal avec les gens qui descendent dans la rue pour contester ce qu’a décidé la majorité.

Vous faites référence aux Gilets jaunes ?

Non, je pense à tout le monde, au projet de l’aéroport de Nantes, du port de plaisance à Brétignolles etc.

Le contexte incite au pessimisme sur le plan économique. Pourtant à vous écouter, vous n’êtes pas dans la sinistrose.

Il n’y a pas de problèmes, que des solutions. Si vous avez un mur devant vous, au lieu de vous cogner dedans, cherchez à le contourner.

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