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SGball sensibilise aux enjeux environnementaux avec son ballon éthique
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SGball sensibilise aux enjeux environnementaux avec son ballon éthique

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Faire évoluer les consciences avec le ballon comme passeur d’un message environnemental. La TPE nantaise SGball, avec sa locomotive R & D baptisée Rebond, conçoit des ballons éthiques et stylisés que les fans du FC Nantes ou du PSG ont déjà adopté.

Exemple de réalisation, ce ballon collector du PSG conçu à partir de maillots recyclés du club parisien — Photo : SGBALL

Le sport pour évangéliser les esprits, le ballon comme vecteur de transmission de messages : la TPE SGball (environ 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires en 2020) à travers sa marque à mission Rebond, sensibilise à la cause environnementale par le prisme de son produit écoresponsable. Les deux fondateurs, Simon Mutschler et Louis Guillizzoni entrevoient leur but à l’horizon de la Coupe du monde de football en novembre-décembre 2022 au Qatar : réaliser le premier ballon à partir de matières biosourcées. Autrement dit, sans produits chimiques ou procédés polluants.

Le duo de dirigeants a fondé SGball (comprenant 8 salariés aujourd’hui et les fondateurs) en 2013 avec l’idée de concevoir des ballons sur mesure au design soigné pour les clubs de sports et entreprises. "Nous sommes partis dans des pays producteurs, nous avons appris et approfondi sur notre produit au fur et à mesure de notre activité, précise Simon Mutschler, ce qui nous a permis de poser un constat". En l’occurrence, aller plus loin dans l’approche environnementale des matières utilisées : aujourd’hui, les ballons de football sont en plastique et autres matériaux polluant. Tout le contraire de ce que souhaite SGball. Ainsi est né en 2019 Rebond, la locomotive R & D de la TPE autant qu’une marque à mission.

Uniquement des matières végétales

"Le sport ne joue pas assez son rôle de sensibilisation aux enjeux environnementaux, observe Simon Mutschler. Nous nous sommes dit avec mon associé que le ballon pourrait permettre une prise de conscience du monde sportif". Ou comment le sport, par l’entremise de petits clubs ou aux travers de grands événements fédérateurs comme une Coupe du monde, aurait un rôle de messager.

Dans sa démarche, SGball procède par étapes. La première est atteinte, produire un ballon sans phtalates et travailler avec des encres proches de celles qui sont naturelles. La deuxième consiste à travailler avec des matériaux issus du recyclage, ce qui pourrait être entièrement le cas d’ici fin 2021. Autre volonté affichée, utiliser des matières biosourcées, c’est-à-dire des résidus végétaux naturels. La TPE est par ailleurs parvenue à monter une chaîne de production en France, un de ses objectifs. "Le but n’est pas de piller le savoir-faire du Pendjab mais d’être complémentaire", souligne Simon Mutschler. Cette région à cheval sur l’Inde et le Pakistan est reconnue pour son savoir-faire historique dans la fabrication du ballon, participant à son développement économique. "En fonction du type de ballon, de la demande, il sera co-produit en France à Gétigné (44) et à l’étranger ou seulement en France ou seulement au Pendjab", précise le dirigeant. La TPE a, du reste, créé avec Max Havelaar le label Fair Trade, faisant de Rebond la première enseigne française de ballons labellisée commerce équitable.

Les ballons pour les 50 ans du PSG se sont envolés

La première concrétisation de Rebond remonte à fin 2019 avec un ballon retraçant l’histoire du FC Nantes. 1 200 exemplaires se sont vendus en trois mois. En mars 2021, les 50 cousus à l’atelier de Gétigné à partir d’anciens maillots recyclés du PSG pour les 50 ans du club parisien ont trouvé preneur en 30 minutes. L’entreprise a commencé son activité par le football, le sport le plus populaire et donc le plus à même de sensibiliser un large public sur les enjeux environnementaux. Elle travaille désormais sur des ballons de rugby et de basket.

Le tableau de marche de SGball n’est pas dicté par des impératifs financiers. "Nous avons décidé, pour l’instant, de ne pas faire appel à des investisseurs extérieurs, nous nous autofinançons. Nous avançons petit à petit dans nos étapes à chaque fois que nous avons des collaborations avec des clubs. Nous prenons le temps d’aller au fond des choses." Simon Mutschler poursuit : "La chance que l’on a, c’est que si avec Rebond on ne va pas chercher du chiffre, ce n’est pas grave. Derrière, nous avons SGball qui est rentable et qui fonctionne bien."

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