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Sea4Life cherche des fonds pour produire de l'eau grâce à la chaleur fatale
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Sea4Life cherche des fonds pour produire de l'eau grâce à la chaleur fatale

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La start-up nantaise Sea4Life développe un procédé capable d'épurer, déminéraliser ou dessaler l’eau de façon écologique et économique, en utilisant la chaleur fatale issue de différentes industries. Elle cherche à lever un million d’euros pour son nouveau prototype.

Sébastien Le Coz cherche à lever un million d’euros pour financer le nouveau démonstrateur Sea4Life — Photo : Benjamin Robert

La start-up nantaise Sea4Life vient d’intégrer la sixième saison du programme Manufacturing Factory, un programme d’accompagnement d’Atlanpole destiné aux entrepreneurs de l’industrie du futur. Face au stress hydrique et aux situations de manque d’eau, qui se multiplieront inexorablement avec le réchauffement climatique, la société développe un procédé, breveté, capable d'épurer, dessaler ou déminéraliser les eaux à moindre coût. "Nous savons aussi récupérer l’eau des vases et des boues", expose Sébastien Le Coz, président, et cofondateur de la société. La start-up cherche actuellement un million d’euros afin de financer son nouveau démonstrateur capable de produire jusqu’à 100 litres par heure d’ici fin 2023, et avec la perspective de livrer un pilote industriel à son premier client en 2024.

Si les débouchés dans l'agriculture, ou encore la consommation humaine sont encore trop vastes et lointains, les secteurs industriels gourmands en eau déminéralisée pour leurs procédés sont nombreux : laiteries, data centers… "Nous débuterons en France en fournissant de l’eau au marché de l’hydrogène vert, dont l'émergence engendre de nouveaux besoins massifs en eau", explique Sébastien Le Coz.

Un procédé peu énergivore

Le procédé de Sea4Life repose sur le principe d'évaporation sous vide : l’eau arrive dans un milieu à pression réduite, elle s’évapore, puis la vapeur d’eau se liquéfie ensuite dans un condenseur, alors que les différents sels, sédiments ou particules sont retenus dans l’évaporateur. Le principe de l'évaporation n’est pas révolutionnaire, mais chaque brique technologique a été pensée avec une efficacité énergétique maximum. "Les pistons permettant de déplacer les vapeurs de l’évaporateur jusqu’au condenseur, sont constitués d’une membrane micrométrique qui engendre très peu de frottement et donc une consommation très faible. De plus, l’eau arrive déjà à une certaine température grâce à la chaleur fatale issue des sites industriels", décrypte Sébastien le Coz. "Certaines structures, comme les data centers, fournissent beaucoup de chaleur fatale, et consomment aussi énormément d’eau déminéralisée. Ainsi, nos premiers clients consommeront l'eau que leur propre énergie permet de produire".

L’aspect énergétique est central pour Sea4Life qui se démarque des solutions actuelles de dessalement, toutes très énergivores. Si ces dernières sont utilisées dans certains émirats arabes du Golfe, où l’énergie est (pour l’instant) abondante, ces outils ne peuvent pas être généralisés au monde entier. "Notre procédé consomme en moyenne vingt fois moins que les outils de distillation actuels, et environ dix fois moins que l’osmose inverse", appuie Sébastien Le Coz, qui revendique d’ores et déjà une quinzaine de prospects. "Nous avons notamment proposé notre solution à la société ligérienne spécialiste de l'hydrogène vert Lhyfe". Fort de premières études, le dirigeant se sait attendu sur l'industrialisation de son procédé. "Nous devrons lever 10 millions d’euros d’ici deux ans afin de nous industrialiser et débuter nos premiers chantiers", prévoit-il.

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