Ruptur : « Nos projets doivent être rentables pour l’environnement »
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Charles Barreau président de l’association Ruptur Ruptur : « Nos projets doivent être rentables pour l’environnement »

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L'association Ruptur, qui prône l'économie bleue, centrée sur la valorisation des déchets, vient de fêter son premier anniversaire. Son président, Charles Barreau, dresse le bilan de cette année écoulée et fait le point sur les chantiers en cours.

— Photo : Charles Barreau

Le Journal des Entreprises : Après un an d’existence, comment évolue l’association Ruptur, qui prône une économie bleue, c'est-à-dire centrée sur la valorisation des déchets ?

Charles Barreau : Nous avons de plus en plus de membres, nous sommes désormais 132 : la plupart sont des chefs d’entreprises, mais des collectivités et des étudiants nous ont également rejoints. Notre outil digital est prêt et compte plus de 200 personnes connectées. C’est une sorte de plateforme sur laquelle on peut suivre les différents projets de l’association, mais où l’on peut également faire des propositions. Les membres qui veulent faire avancer une idée peuvent alors se rapprocher du porteur du projet, qui est toujours un chef d’entreprise.

Où en sont les projets que vous aviez imaginé lors des premières journées bleues, en septembre 2018 ?

C. B. : Ils ont bien évolué. Aujourd’hui nous avons développé 14 projets. Nous sommes en train de développer une filière de recyclage du marc de café. Nous voulons utiliser cette matière pour faire des produits à forte valeur ajoutée, comme des cosmétiques, avec des gommages par exemple. L’entreprise Trait d’Union, spécialisée dans la gestion des déchets à Saint-Herblain (Loire-Atlantique) pilote ce projet avec une entreprise spécialisée dans les cosmétiques, et des étudiants de l’Institut Catholique de Vendée, à La Roche-sur-Yon, y participent.

« La viabilité d’un projet est l’un des critères à respecter pour qu’il soit lancé. Mais cela ne se traduit pas forcément par le chiffre d’affaires. »

Nous avons également un projet dans l’agro-écologie. Nous voulons inventer la zone économique de demain sur la zone de l’Éraudière, à Dompierre-sur-Yon (Vendée). Sur les espaces verts des entreprises, nous allons produire des fruits et légumes et laisser la biodiversité reprendre ses droits en arrêtant de tondre l’herbe. Quelques jardiniers commenceront à y travailler dès cet été. Ils seront rémunérés grâce à la vente des fruits et légumes qu’ils produiront.

A La Roche-sur-Yon, nous avons également lancé un chantier zéro déchet, piloté par le promoteur Duret Immobilier. L’idée est de produire le moins de déchets possible, de supprimer la benne « tout venant » et de ne mettre à disposition que des bacs recyclables. Le concept a même séduit la Ville de Nantes qui veut le dupliquer sur son territoire.

Les projets que vous lancez ont-ils pour objectif d’être rentables ?

C. B. : La viabilité d’un projet est en effet l’un des critères à respecter pour qu’il soit lancé. Mais cela ne se traduit pas forcément par le chiffre d’affaires. L’idée première est que ce soit rentable pour l’environnement. C’est le cas pour le chantier zéro déchet. En revanche, les produits créés grâce au marc de café, généreront du chiffre d’affaires. Les fruits et légumes cultivés dans la zone économique aussi. Et les éventuels bénéfices seront reversés aux personnes ou aux structures qui portent les projets.

Les autres critères à respecter pour qu’un projet soit validé sont sa dimension éducative, pour que l’on puisse sensibiliser les enfants, mais aussi le grand public, à nos pratiques, le fait que le projet soit duplicable sur d’autres territoires, qu’il permette de collaborer avec l’écosystème local et qu’il contribue au bien commun.

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