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Quo Vadis : L'entreprise veut connecter ses agendas papier au numérique
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Quo Vadis : L'entreprise veut connecter ses agendas papier au numérique

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Confronté à la digitalisation de son secteur d'activité, le fabricant d'agendas Quo Vadis envisage de connecter le papier au numérique. Il cherche de nouveaux relais de croissance.

— Photo : Le Journal des Entreprises

La tendance est indéniable. Les Français sont de plus en plus nombreux à avoir recours aux agendas électroniques. Et pourtant, les dirigeants de Quo Vadis, le fabricant d'agendas, en sont convaincus : le papier n'est pas mort. « L'agenda est un produit trop personnel pour qu'un système dématérialisé puisse totalement le remplacer », prêche Philippe Pinsault directeur de production du site carquefolien.

« Héritier d'une culture de l'écrit »

« À travers nos groupes de consommateurs, on constate une complémentarité entre l'agenda papier et le numérique. L'agenda numérique n'offre pas certaines fonctions. Et le papier a encore sa place. Nous sommes héritier d'une culture de l'écrit. Et cela reste un élément fondateur », souligne, pour sa part, Anne Marche directrice du marketing de Quo Vadis. Et si l'entreprise a vu son chiffre d'affaires passer de 36 millions d'euros en 2009 à 34,7 millions d'euros en 2012, cette baisse n'est pas imputée à la fuite des consommateurs vers le digital mais plutôt à une « détérioration de la situation des réseaux de distribution », précise la directrice du marketing. C'est à Carquefou que se trouve le siège social de Quo Vadis. Le site emploie 220 personnes sur les 260 que compte l'entreprise également implantée à Paris, où résident la direction centrale et les équipes de marketing.

Un réseau de distribution « sélectif »

Chaque année, la filiale du groupe Exacompta-Clairefontaine (545 M€ de CA), fabrique entre 7 et 8 millions d'agendas, carnets, répertoires, maroquinerie scolaire, stylo-plume, produits de classement... Pour ce faire, Clairefontaine, propriétaire de Quo Vadis depuis 1999, fournit 80 % du stock de papier. Un papier issu des forêts durables pour des produits entièrement réalisés en France. Un choix qui se traduit dans la politique tarifaire de l'entreprise positionnée sur le qualitatif-haut de gamme. L'entreprise distribue ses produits via un réseau dit "sélectif" : papeterie librairies, enseignes de bureautique type Bureau Vallée ou Cultura, et sur internet via Amazon notamment.

En 2014, une application web de reconnaissance d'image

Pour répondre aux évolutions structurelles et conjoncturelles, Quo Vadis envisage une diversification de son offre et une stratégie de connexion du papier au digital. « Notre idée, c'est de créer un lien entre le papier et le numérique », explique Philippe Pinsault. Dans quelques mois, il devrait annoncer un investissement industriel pour la mise en service d'un process dédié. Pour l'heure, l'entreprise fait ses premiers pas dans la création « d'agendas augmentés ». À la rentrée 2013, la marque a inséré des QR Code dans ses agendas. Un préambule avant le lancement, en 2014, d'une application web de reconnaissance d'image qui permettra au propriétaire d'un agenda de recevoir des mises à jour et des informations ludiques sur son téléphone en complément de son agenda papier. « Nous pourrons proposer des animations et des jeux pour les scolaires, un contenu éditorial plus riche et actualisé. C'est une opportunité nouvelle de renforcer nos liens avec le consommateur », juge Philippe Pinsault.

Nouveaux relais de croissance

Chez Quo Vadis, on entend aussi s'appuyer sur le développement dynamique d'autres produits comme les carnets haut de gamme. Quand, en parallèle, sont recherchés d'autres relais de croissance. « Ici, c'est une usine de transformation de papier. Mais nous avons aussi une compétence en maroquinerie », fait valoir Philippe Pinsault qui veut poursuivre la politique d'investissement sur le site de production. Cette année, le groupe marque une pause après cinq millions d'euros injectés ces cinq dernières années pour le renouvellement des machines. « C'est ce qui nous permet de continuer à fabriquer en France ».

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