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Que change le très convoité label d’excellence I-Site pour l’Université ?
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Que change le très convoité label d’excellence I-Site pour l’Université ?

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Le 24 février dernier, l’Université de Nantes a décroché le label d’excellence I-Site pour son projet de développement baptisé NExT. Ce label, très convoité par les universités, devrait permettre au site Nantais d'intégrer le top 100 des universités européennes.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Cela faisait plus d’un an qu’Olivier Laboux, le président de l’Université de Nantes, travaillait pour l’obtention de cette labellisation. D’abord en présentant le dossier à l’écrit l’an dernier, puis à l’oral, face à jury international. Le but ? Tenter d’obtenir une dotation de plusieurs millions d’euros par an pour participer à l’élaboration d’une nouvelle université nantaise, qui ferait, à terme, partie des 100 meilleures européennes, et des 300 meilleures mondiales. « Nous savons que cela n’a pas été un long fleuve tranquille pour obtenir cette labellisation, il a fallu s’y prendre à plusieurs fois », a rappelé Johanna Rolland, la maire de Nantes, en félicitant le président de l’Université. Et pour cause, le jury est particulièrement sélectif : les projets des universités de Rennes et Lille, par exemple, n’ont pas été retenus, Montpellier a rencontré trois échecs consécutifs avant d’obtenir le label cette année, comme cinq autres sites.

À la clé pour les promus : une dotation de plusieurs millions d’euros dont le montant exact sera connu mi-mars. « Nous avons demandé 460 millions d’euros. Nous n’aurions pas le droit de toucher à cette somme mais aux intérêts générés par cette somme, soit 10 millions d’euros par an », explique Olivier Laboux. « Nous n’allons pas financer tous nos projets avec cette dotation. Cela servira surtout d’effet levier », ajoute-t-il. La somme est accordée par l’Etat dans le cadre du Programme d’investissement d’avenir.

Avec ce label, l’Université de Nantes a désormais toutes les cartes en main pour lancer son projet de nouvelle université reconnue pour son excellence dans le domaine de la santé et de l’ingénierie. NExT pour Nantes Excellence Trajectory, prendra la forme d’un campus d’un nouveau mode fondé sur le regroupement de l’Université et de l’Ecole Centrale, avec l'aide du CHU et de l’Inserm. Il sera en fait organisé en quatre pôles : Humanités, Droit-économie-gestion, Santé et Sciences et technologies. Ce dernier reprendra le nom d’Ecole Centrale de Nantes et sera composé de Polytech’Nantes, de l’UFR sciences et techniques, des IUT de Nantes, Saint-Nazaire et de la Roche-sur-Yon, ainsi que de l’Ecole centrale.

Objectif : recruter 5 000 chercheurs internationaux d’ici dix ans à Nantes

Quelques étudiants-ingénieurs travailleront plus spécifiquement sur les technologies avancées de production et sur l’ingénierie océanique. Il s’agira notamment de trouver des nouveaux composites pour alléger les structures et de remplacer les matières premières liées à la filière pétrolière par des sources durables ou issues du recyclage. Dans le domaine océanique, les travaux de recherche se centraliseront sur des procédés innovants pour réduire la consommation des navires à très courte échéance. Un gros effort de recherche sera aussi réalisé dans le domaine des micro-algues.

Pour faire de l’Université de Nantes une référence en ingénierie, il faudra fortement augmenter le nombre de publications. C’est ce que à quoi servira très concrètement la dotation obtenue par la labellisation. Très concrètement, l’Ecole Centrale tente de recruter actuellement des brillants étudiants étrangers. « Nous essayons par exemple de convaincre un chercheur installé au Royaume Uni et spécialisé sur les énergies marines renouvelables de nous rejoindre », précise ainsi Arnaud Poitou, directeur de l'Ecole Centrale de Nantes. Objectif : recruter 5 000 chercheurs internationaux d’ici dix ans à Nantes. « Nous remarquons que pour trois étudiants étrangers installés à Nantes, c’est un emploi qui se créé, c’est donc à terme près de 1 200 emplois qui pourraient être créés à Nantes », analyse Arnaud Poitou.

Même stratégie de recrutement haut de gamme dans le domaine de la santé. « Nous sommes en train de recruter une spécialiste mondiale de la robotique mondiale », explique Olivier Laboux. A terme, l’Université, en lien avec le CHU, veut concentrer ses recherches sur les biothérapies innovantes pour traiter les pathologies qui se caractérisent par la perte de fonction d’organe, de tissus, de cellules ou de gènes mais aussi se concentrer les thérapies liées au traitement des cancers. Un effort sera aussi réalisé dans le domaine de la médecine nucléaire avec des approches alliant thérapies ciblées, ou combinées, ainsi qu’une recherche amplifiée sur l’imagerie multimodale pour améliorer les diagnostics. « On sait qu’historiquement nous avons eu des faiblesses dans le domaine de la recherche. On est en train de rattraper notre retard au grand galop », commente Bruno Retailleau, le président du Conseil régional. Dans leur ensemble, les membres fondateurs du projet NExT, accueillent 39 000 étudiants. Les étudiants étrangers représentent 12% des effectifs globaux et 40% des doctorants. Le potentiel de recherche repose sur 49 unités de recherche, soit environ 1.550 enseignants chercheurs et chercheurs permanents qui produisent 1. 500 publications scientifiques par an.

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