Protocole sanitaire : les chefs d'entreprise des Pays de la Loire s'adaptent
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Protocole sanitaire : les chefs d'entreprise des Pays de la Loire s'adaptent

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Un peu plus d’une semaine après que le gouvernement a dévoilé le protocole sanitaire applicable en entreprise, des dirigeants reviennent sur son application depuis le 1er septembre.

Le protocole sanitaire instauré le 1er septembre impose le port du masque en entreprise — Photo : Thuasne

Le gouvernement dévoilait lundi 31 août le protocole sanitaire à mettre en œuvre dès le lendemain en entreprise. Des dirigeants des Pays de la Loire témoignent de son application rapide.

« Une ambiance de travail basée plus sur la méfiance que la confiance »

Sophie Georger-Ménereau, présidente du Medef 85 et dirigeante de la PME Pramac à Challans (30 salariés, 5 millions d’euros de CA) : « Concernant le port du masque, je commence à m’arracher les cheveux avec cette notion de zone verte, orange ou rouge, en fonction de laquelle peuvent se mettre en place des dérogations. Je ne sais pas où trouver cette information. Rien que ce matin (vendredi 4 septembre, NDLR), sur trois sites officiels ce n’est pas la même information qui est donnée ; je ne sais plus à quel saint me vouer. Que se passe-t-il si j’ai un contrôle ? Par ailleurs, pour en avoir discuté avec les salariés, le port du masque devient lourd, il donne une ambiance de travail basée davantage sur la méfiance que la confiance. On essaie donc de trouver les meilleures solutions en discutant pour travailler le plus confortablement possible. »

« Ce qui nous préoccupe le plus : la pérennité des entreprises »

Olivier Morin, président régional de la CPME et dirigeant de la PME SR architecture en Vendée : « Il y a une bonne volonté de la part des PME de faire le nécessaire pour équiper leurs salariés et qu’ils portent le masque. Aujourd’hui, la filière masque, au niveau local et national, est suffisamment dotée pour pouvoir s’approvisionner sans difficulté.

Je remarque qu’entre le projet de protocole sanitaire et le texte final, il y a des souplesses qu’on apprécie. Par exemple, on n’équipe plus le salarié lorsqu’il travaille sur un lieu isolé. Mais attention : on constate en dehors, dans l’espace public, un certain laisser-aller. Je crains une perte des bonnes habitudes. L’employeur a autre chose à faire et à penser que de faire respecter la discipline dans son entreprise. Le salarié doit se responsabiliser. Et ce qui nous préoccupe le plus en ce moment, ce n’est pas de faire respecter le port du masque, c’est la pérennité d’un certain nombre d’entreprises. »

« La majorité est convaincue de l’intérêt du port du masque »

Marc Bedère, dirigeant de l’industrie Chabas & Besson en Vendée (46 salariés, 5,7 millions d’euros de CA) : « Le protocole est plus sévère que la situation qui prévalait jusqu’alors, ce qui fait que nous avons renforcé nos pratiques. Le port du masque est systématique partout, même dans les bureaux où jusqu’ici on s’autorisait à les enlever dans un niveau de confinement faible, quand la distanciation était possible. On y consacre un budget qui augmente un peu, nous sommes obligés de pourvoir à 50 jours de réserve sur des masques recyclables, mais cette dépense n’est pas « horrible ». Certains opérateurs ne les lavent pas tous les jours, et on ne peut les contraindre à le faire, nous sommes obligés de leur faire confiance. Il y a quelques rappels à l’ordre et là ne fait pas de cadeau, on dit tout de suite « remets ton masque ». Et puis, il y a ceux qui oublient, toujours les mêmes, et dans ce cas, on leur donne un jetable. Mais la majorité des salariés est convaincue qu’il faut le porter, il y a de l’auto discipline qui s’est mise en place, ceux qui sont à la marge sont rappelés à l’ordre par le groupe. »

« Le protocole n’a rien changé pour nous »

Jérôme Marguet, gérant d’Umea à Mortagne-sur-Sèvre en Vendée (usinage et assemblage de pièces en aluminium, 49 salariés) : « Le protocole n’a rien changé pour nous. Nous imposons le port du masque depuis le 1er avril et la mesure est bien acceptée. Mais il ne faut pas oublier que le masque est et restera une charge supplémentaire pour l’entreprise. »

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