Proservia : « L'ambition, c'est d'être 10.000 salariés »
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Proservia : « L'ambition, c'est d'être 10.000 salariés »

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La société de services informatiques nantaise Proservia projette de recruter un millier de collaborateurs d'ici à la fin de l'année prochaine en France. Mais l'ambition de Stéphane Clément, directeur général de cette filiale de 2.600 salariés de ManpowerGroup, ne se limite pas au seul marché français. En 2018, Proservia pourrait employer 10.000 salariés à travers le monde.
— Photo : Le Journal des Entreprises

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téphane Clément, les chiffres sont vertigineux : entre 2015 et 2016, Proservia annonce 1.400 recrutements en France, où l'entreprise de service informatique compte une vingtaine d'agences. Un millier de recrutements reste à réaliser...

« Ce sera même peut-être un petit peu plus ! On va recruter entre 700 et 750 salariés cette année, dont 250 embauches sont encore à réaliser. Et on devrait recruter entre 700 et 800 personnes l'an prochain.


Le turn-over n'est généralement pas neutre dans votre métier. Combien de postes supplémentaires Proservia s'apprête-t-elle à créer ?

On a un turn-over compris entre 12 et 15 %, ce qui correspond à la moyenne des entreprises de notre secteur. Les salariés restent en moyenne huit ans au sein de l'entreprise, ce qui n'est pas rien. On est aujourd'hui 2.600 salariés. Entre 2015 et 2016, on va donc créer un peu moins d'un millier de postes supplémentaires.


Qu'est ce qui explique cette vague de recrutements ?

On gagne des marchés ! On a une croissance organique de l'ordre de 10 à 15 %. Dans nos métiers, cela se traduit automatiquement par des ressources humaines supplémentaires et ce, dans les mêmes proportions.


Le marché est donc favorable ?

Si le nombre de PC classiques tend à décliner, le nombre d'appareils augmente, avec les tablettes et les smartphones. Le marché devient donc de plus en plus important et les acteurs, Proservia tout comme ses concurrents, sont aujourd'hui matures. Dans une entreprise, il est donc de plus en plus rare de faire du support utilisateur en interne.


Et comment se positionne Proservia dans ce marché ?

On a monté une offre techniquement très bonne et innovante, avec la volonté de faire du made in France. Notre métier, c'est de proposer un service "end user support", que cela soit pour des PC, des téléphones fixes, des mobiles, etc ((NDLR, support à l'utilisateur final via des prestations d'infogérance du système d'information et de conception de l'infrastructure IT). On vise aussi le marché des objets connectés, comme les bornes et les écrans interactifs. C'est un marché qui se développe très fort. Notre croissance s'explique aussi du fait de notre modèle économique performant. Nous avons aujourd'hui une taille critique qui nous permet d'être compétitifs. Noter taille nous permet de faire baisser nos coûts de structure.


Depuis sa reprise en 2011 par ManpowerGroup, Proservia a considérablement grossi... On a fait ce qu'on a dit lors de la reprise : on a triplé les effectifs et le chiffre d'affaires. On devrait boucler 2015 à 150 millions d'euros. C'est deux fois plus que l'an passé.
Outre la taille, qu'est ce qui a changé chez Proservia depuis la reprise ? Tout en gardant notre clientèle de PME, nous sommes montés en taille. Aujourd'hui, on travaille pour des entreprises du Cac 40 et des grands groupes, comme Système U ou la Société Générale. Nous avons aussi développé le secteur public, que nous n'adressions pas auparavant.
Vous avez plusieurs fois eu recours à la croissance externe. C'est toujours d'actualité ?

On a en effet fait l'acquisition fin 2014 d'entités appartenant à IBM (NDLR, 120 salariés) et surtout à Atos (NDLR, 850 salariés). On va continuer dans cette voie. On a notamment une nouvelle acquisition de prévue (NDLR, certains services informatiques du groupe PSA sont ainsi en passe d'être rachetés).

Est ce que vous avez des velléités à l'international ?
Ce sont plus que des velléités. Le siège de ManpowerGroup, qui est basé à Milwaukee, près de Chicago, a décidé que Proservia serait la marque globale pour son activité de "end user support". La petite marque nantaise va donc devenir une marque mondiale !

C'est quoi l'ambition ?
En France, en 2018, nous voulons être 4.000 salariés et réaliser 250 millions d'euros de chiffre d'affaires. À cet horizon, en Europe - France incluse -, l'ambition c'est d'être 10.000 salariés et de réaliser 500 millions d'euros de chiffre d'affaires.

Quel déploiement à l'international ?
On commence dès cette année par l'Europe. On vise une dizaine de pays. Puis dans deux ans, on sortira de l'Europe. Nous pouvons potentiellement nous implanter dans les 83 pays dans lesquels ManpowerGroup est présent. Il y aura un Proservia par pays. On ne va pas faire de l'offshore en France. Nous sommes par exemple présents au Maroc depuis le printemps - pays dans lequel nous employons une quarantaine de salariés. Au Maroc, nous travaillons pour des clients marocains. Proservia sera à chaque fois un acteur fort localement.

C'est le siège nantais qui pilotera l'ensemble ?
Non, chaque Proservia dépendra de la structure locale de ManpowerGroup. Pour comprendre notre mode de fonctionnement, nous allons un peu agir à la manière d'une franchise, mais à l'intérieur d'un même groupe. Nous, les Français, allons apporter l'enseigne, les process, les méthodes, le catalogue de services. Je suis en charge de l'ensemble du chiffre d'affaires de la marque ainsi que de l'ensemble du développement.

Est-ce que Proservia demeure rentable dans cette période de forte croissance ?
Oui, on a même amélioré notre rentabilité dans une période d'investissement. Notre résultat est aujourd'hui compris entre 5 et 6 %. Il était de 2 % il y a deux ans. C'est bien, car on ne peut pas non plus réussir à allier forte croissance et rentabilité record. L'objectif, en 2018, c'est de porter le résultat à 8 %.


Propos recueillis par Stéphane Vandangeon

Proservia



(Carquefou) Dg : Stéphane Clément 2.600 salariés 78 millions d'euros de CA en 2014 02 28 01 52 52 www.proservia.fr

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